dimanche 29 mars 2009

Au programme: on va en chier...

RQ: Demain le F.A.T attaque la semaine 3...


mercredi 18 mars 2009

Le couloir du petit col prend son départ sur l'arrête partant du col de l'Aiguille à la pointe de la Foglietta. Accessible en 10 bonnes minutes de marche, il n'en n'est pas moins interessant. Le départ est remarquable par la légère dépression formée sur la crète. Les quelques premiers mètres se font dans un couloir rocheux selon l'enneigement, puis la pente s'élargit pour terminer sur les pistes. La neige y est souvent excellente puisque la face reste à l'ombre une bonne partie de la matinée.


Fiche technique





Dénivelation : 600m environ


Temps total : 10-15 minutes de marche pour 1 à 20 minutes de descente, selon si l'on prend le temps de faire des photos du superbe décor où si l'on tire un straight jusqu'aux pistes.

Facilité d'accès : 3,5/5 Montée agréable et pas très longue le long de la crète de la Foglietta depuis le sommet du télésiège de l'Aiguille. Compter 10 à 15 minutes de marche. Si la trace n'est pas faite, la montée peut s'avérer pénible.

Difficulté technique : 3/5 Le couloir est assez raide et souvent glacé sur le haut. On rencontre pasmal de rochers tout le long de la descente. S'il fautv être attentif pour préserver les lattes, la chute est autorisée quasiment partout.

Difficulté physique : 2/5 Mis à part la petite marche, l'itinéraire n'est pas très long et la neige souvent excellente. Tout celà nous offre un run pas très éprouvant physiquement.

Engagement : 2,5/5 La pente est rarement plus raide que 35°. Néanmoins, il faut tout de même faire attention aux rochers, à ne pas prendre trop à droite pour ne pas se retrouver au dessus d'une belle barre rocheuse, et à ne pas s'arrêter n'importe où tout de même. En somme rien d'insurmontable, mais ça reste du hors piste, donc on fait attention.

lundi 9 mars 2009

Cet itinéraire prend son départ, comme beaucoup d'autres, du sommet de l'Aiguille Grive, piton rocheux très familier pour les habitués de la station, dominant d'un côté Peysey-Vallandry, Arcs 1800, et de l'autre Arcs 2000. Du sommet, la vue à 360° offre un merveilleux point de vue sur tout le domaine. L'itinéraire en soi, n'a rien de difficile mais offre du grand ski tout de même, dans une ambiance bien différente de celles qu'on a l'habitude de rencontrer dans nos montagnes.
Fiche technique

Itinéraire général:
Du sommet de l'aiguille, se laisser glisser sur la droite au dessus d'une barre rocheuse. Descendre ensuite la large face orientée sud pour arriver au col d'Entreporte, au pied de l'Aiguille Rousse.




Passer le col et descendre le couloir se resserrant au pied l'aiguille. Attention à bien rester sur la droite car sur la gauche se trouvent des barres rocheuses infranchissables à ski. Prendre en point de mire la chapelle de Notre Dame des Vernettes et la rejoindre en veillant à bien tenir la droite.




Dénivélation: 1300m, du sommet de l'Aiguille Grive à Nancroix, 1100m, si l'on s'arrête à Plan Peisey.

Temps total : Compter une bonne heure et demie avec la marche d'approche. Ajouter 5 à 10 minutes pour rejoindre Plan Peisey. Attention, si vous descendez jusqu'à Nancroix, retour en navette à anticiper.

Facilité d'accès : 3/5
Du sommet de Transarcs ou d'Arcabulle, longer l'arrête qui mène jusqu'au sommet de l'Aiguille Grive. Pour cela, une vingtaine de minutes de marche, dans une trace rapidement faite. Les 50 derniers mètres sont un peu plus raides, mais rien d'alarmant.

Difficulté technique : 3/5
Dans les conditions où nous l'avons skié, rien de difficile, neige poudreuse et en grande quantité. En revanche, un bonne partie de l'itinéraire est orientée sud, et peut donc vite devenir un cauchemar (croûte et boules de glace).

Difficulté physique : 3/5
La marche d'approche reste raisonnable, l'itinéraire est tout de même assez long mais ne demande pas de qualités physiques exceptionnelles

Engagement : 4/5
Le premier danger serait d'être tenté par descendre directement depuis le sommet de l'Aiguille Grive. Mieux vaut effectuer une traverser vigilante au dessus des barres rocheuses. Le second danger intervient dans la dernière face sous l'Aiguille Rousse. Il convient de prendre ses précautions en cas de départ d'avalanche pour aller se réfugier sur la droite, au risque de se faire prendre dans l'étranglement situé plus bas, où la neige s'accumule très rapidement. Rester très prudent sur toute cette partie de l'itinéraire.

Le hors piste des Lanchettes est un grand classique des Arcs. Facile d'accès, il faut faire vite après une précipitation pour le rider encore vierge... Il offre malgré tout des possibilités intéressantes en débutant au milieu des rochers et en se terminant dans la forêt de Villaroger.


Fiche technique




Dénivélation : 1300m de 2500m au Pré (1200m)

Temps total : Compter 15 bonnes minutes jusqu'au Pré.

Facilité d'accès : 4,5/5 Sur la piste de l'Aiguille Rouge, au niveau de l'arrivée du télésiège des Lanchettes, la crête s'aplatie. Deux à trois minutes de marche suffisent pour atteindre ce replat, départ de l'itinéraire.

Attention, la remontée sur Arcs 2000 par les 3 télésièges est très longue...


Difficulté technique : 2/5 Rien de bien compliqué sur cet itinéraire où la pente ne doit pas dépasser les 30°. Il peut cependant demander un peu plus de technique si l'on va se perdre un peu dans les bois où si l'on termine le run sous le télésiège du plan des violettes.

Un passage quelques jours après les dernières précipitations peut s'avérer pénible ( pour ne pas dire merdique ) car sur tracé dans une neige transformée


Difficulté physique : 2,5/5 Ce run propose 1300m de dénivelé donc nécessite une certaine condition physique. Malgré tout, en prenant tout son temps, il est accessible au plus grand nombre.

Engagement : 3/5 Si la partie technique n'a rien de compliqué, il n'en demeure pas moins que la quasi-totalité de l'itinéraire est orienté Nord Est et reste très propice aux avalanches. Et, si les pisteurs purgent régulièrement les pentes, il faut tout de même faire attention à cet aspect piégeux.

Sur la photo proposée on peut d'ailleurs constater une belle coulée...
On peut rajoutter pour finir que "Lanchette" en patois local signifie "Avalanche"...

Ce hors piste est une pure merveille, mais peut rapidement devenir un vrai cauchemar.
Fiche technique

Dénivélation : 1300m jusqu'à Pont Baudin

Temps total : Entre une 1h30 et 2h00 en prenant le temps, et sans compter le retour (qui peut être une énorme galère, si comme nous vous vous retrouvez à 17H30 au Pont Baudin) Rajouter une heure pour le retour.

Facilité d'accès : 4/5
Un petit quart d'heure de marche sans dénivelé pour rejoindre le début évident de l'itinéraire.
Depuis le sommet du télésiège de Grand Col, traverser direction Sud Ouest pour parvenir au pied de l'Aiguille du Saint Esprit.
De là, descendre la pente ouest de la commune du haut, pour arriver sur un replat, au sud du lac des Moutons.
Effectuer les 5 minutes de marche permettant d'atteindre la crête des Lanchettes, et emprunter l'un des couloirs permettant de rejoindre le torrent des Rossets. De là, vous pouvez soit regagner plan Peisey par un chemin, soit descendre jusqu'à Pont Baudin par la combe de l'Etroit (qui porte bien son nom), où la qualité de la neige laisse rapidement à désirer (plein sud, basse altitude). Attention possibilité de grosse galère...!
Du Pont Baudin, prendre la navette pour retourner sur Plan Peisey.
Attention à l'heure des navettes!!!
Difficulté technique : 2,5/5
Du grand ski sur de larges faces ou dans des couloirs sympas et dans une neige très souvent exceptionnelle sur le haut.
La difficulté peut passer à 4,5/5 dans la combe de l'étroit, dans une neige surtracée, gelée et en fin de journée.

Difficulté physique : 3/5
Itinéraire long mais pas trop éprouvant, si ce n'est dans la combe de l'Etroit où il convient d'enchainer les petits virages à travers les arbres dans une neige souvent de mauvaise qualité.

Engagement : 2,5/5
Aucun gros danger apparent, respecter les règles de sécurité pour évoluer en hors piste et tout ira bien.

Ce couloir tire son nom de la ville d'Alaska, puisque le décor dans lequel nous évoluons nous rappelle grandement le décor de ce lointain pays. Couloir raide parsemmé d'éperons rocheux, c'est sans doute l'une des plus belles descentes du domaine des Arcs, rapidement accessible en plus, mais prudence tout de même...

Fiche technique





Dénivélation : 2000m depuis le sommet de l'Aiguille Rouge jusqu'àVillaroger dont 500m de couloir.
Temps total : Si la marche d'approche n'est pas longue, elle demande tout de même la plus grande prudence et peut donc vite prendre du temps. Pour la descente en elle même, compter entre 45 minutes et 1 heure selon l'état de la forêt de Villaroger.

Facilité d'accès : 1/5 Depuis le sommet du téléphérique de l'Aiguille Rouge, se diriger sur la droite. Depuis les filets de sécurité, en longeant la crète, on apperçoit un abrupte couloir qui plonge sur le glacier de Grand Col. Bienvenue à Valdez. Pour y accéder, enjamber les filets de protection et laisser vous glisser le long de la crète. Le départ du couloir s'atteint par gravité. Attention tout de même, la crête n'est pas large et la chute interdite. Ne pas tenter d'y accéder par neige dure ou soufflée. De même s'assurer du bon état du couloir avant de s'y engager.
A vol d'oiseau et en ne tenant compte que du dénivelé, la note aurait été de 4/5. Néanmoins compte tenu du caractère pour le moins aérien de la crète, nous déconseillons cet itinéraire aux personnes sujettes au vertige. Méfiance donc car la chute est interdite!

Difficulté technique : 4/5 Ici on est dans du raide : un bon 45° au départ qui s'applati jusqu'aux 35° en sortie de couloir. L'état de la neige est déterminant dans la difficulté à le rider. Ne pas s'emballer non plus sur le haut car le premier étranglement que l'on apperçoit rapidement n'est pas la fin du couloir.



Difficulté physique : 3,5/5 Là encore, la marche dapproche ne nous fait (logiquement pas puiser dans les ressources. Néanmoins, c'est un itinéraire de 2000m de dénivelé qui nécessite donc un minimum d'endurance.

Engagement : de 3,5 à 4,5/5 Après une bonne chute de neige, la chute est tolérée, en revanche faire très attention aux départs de coulées qui pourraient s'avérés fatals. L'accès y est cependant plus pratique.

Après une période de redoux ou au printemps par exemple, le risque augmente avec moins de neige sur la crète, donc accès plus délicat. Le couloir peut devenir une vraie patinoire où la chute pourraient avoir de graves conséquences. Enfin quelques rochers sur le haut sont à éviter.

Le hors piste des paravalanches représente un vrai hors piste de proximité, qui coupe en fait, le virage que fait la piste de l'Aiguille Rouge, un peu en dessous de l'arrivée du télésiège des Drossets. Slalomant entre les édifices métalliques protégeant la piste, il offre souvent une qualité de neige exceptionnelle puisqu'orienté plein Nord.


Fiche technique



Temps total : De 5 à 10 minutes

Facilité d'accès : 5/5 Quitter la piste de l'Aiguille Rouge un peu en dessous de l'arrivée du télésiège des Drossets ( de mémoire au pylone 5 tirer à droite à flanc de montagne ).
De là, c'est tout droit jusqu'aux pistes de Villaroger, avec la possibilité de finir sous le télésiège du plan des violettes.


Difficulté technique : 2/5 Rien de bien compliqué pour ce hors piste de proximité. Attention tout de même en passant prêt des paravalanches. Pas mal de sapins également sur le haut.

Difficulté physique : 1,5/5 La neige est souvent d'excellente qualité ici, et malgré la proximité de cet itinéraire, il n'est pas trop tracé sur le haut, du coup la neige n'est pas trop labourée et le ski reste facile, sans trop forcer. Sur le bas, on retrouve plus de traces mais la pente s'adoucit.

Engagement : 2/5
Itinéraire pas trop exposé du fait des paravalanches sur le haut mais méfiance tout de même, du fait de l'exposition plein Nord, une plaque a vite fait de se détacher sous vos pied, même si elle ne prendra pas trop d'ampleur.

La face Nord de la Foglietta est à Sainte Foy ce que la Tour Eiffel est à Paris. C'est LE hors piste à faire, par contre, il se mérite. Débouchant sur un immense cirque, la pointe de la Foglietta donne accès à des milliers de lignes d'orientation et de difficultés diverses.
Du sommet, prendre la large combe évidente en ayant pour ligne de mire le pied d'un généreux éperon rocheux situé quelques centaines de mètres plus bas. Passer à droite de ce relief, prendre l'étroite combe qui en descend, puis partir sur la droite en direction du petit pont de bois qui traverse le ruisseau. Suivre ensuite le chemin de raquette jusqu'au village de la Masure, et, si l'enneigement le permet, jusqu'au chef lieu de Sainte Foy.

Fiche technique




Dénivélation : 1600m environ


Facilité d'accès : 1,5/5 Depuis le sommet du télésiège de l'Aiguille, longer la crête se dirigeant vers le sud, jusqu'au sommet. Vous passerez par le petit col (20 minutes environ), la croix (35 minutes) et arriverez enfin au sommet (45 minutes environ). De là, soit vous pouvez vous lancez, soit continuer sur la crête jusqu'à trouver une ligne qui vous convienne. Attention tout de même, certains départs donnent sur des barres rocheuses.

La marche d'approche est assez longue. Bien que longeant la crête le risque de chute est limité. Se méfier tout de même en fonction des conditions.
Une fois encore, si la trace n'est pas faite, la montée peut vite devenir un calvaire...



Temps total : Comptez une heure pour la montée, le temps de s'équiper...
Ensuite 20 bonnes minutes de descente dans la face et un petit quart d'heure de retour par un sentier de raquettes (pas besoin de pousser ça glisse tout seul).
Prévoir le retour en navette de la Masure à Sainte Foy (se renseigner sur les horaires)


Difficulté technique : 3,5/5 Un départ un peu raide (45° environ) qui se calme rapidement puis un deuxième passage plus étroit à 35°. A part ça c'est Disneyland et le terrain est propice à toutes les folies.

Difficulté physique : 4/5 Cet itinéraire se fait souvent en fin de journée du fait du retour navette un peu long. La marche peut être éprouvante pour les organismes les moins préparés. C'est ensuite tout de même 1600m de dénivelé à tomber. A ne pas prendre à la légère donc.


Engagement : 3,5/5 Dans cette face on évolue plein Nord (sauf si l'on s'écarte un peu sur la crête on passe vite à l'est. Prudence donc, car la neige est souvent abondante, et la pente étant soutenue, ce copieux mélange est plus que propice aux avalanches. Attention donc, et n'hésitez pas à sauter un peu sur la corniche sommitale pour faire partir l'excès de neige.

Marche d'approche et départ du couloir de la croix

Situé à un peu plus de la mi chemin entre le col de l'Aiguille et la pointe de la Foglietta, ce couloir prend son départ de la croix que l'on apperçoit sur la crète pour se terminer quelques centaines de mètres plus bas sur les pistes. Se renseigner auprès des pisteurs avant de l'emprunter car il n'est pas toujours praticable, en raison de nombreux rochers et de cascades de glace qui peuvent s'y former. Plusieurs départs sont possibles, soit directement sous la croix, soit en effectuant une traversée sur la droite pour passer la zone rocheuse.

Temps total: 25 à 30 minutes de marche, entre 3 et 15 minutes de descente.

Dénivelé : 700m environ

Facilité d'accès: 3/5 Lmarche commence à être longue, avec un bon coup de cul avant la fin. En revanche, l'itinéraire n'est pas risqué. Si la trace n'a pas été faite et la neige est profonde, celà peut vite devenir très physique ( et c'est peu dire...)



Difficulté technique: 3,5/5 La pente est régulière sur tout la partie supérieure aux alentours des 40°. Elle s'adoucit légèrement par la suite mais se resserre en un étroit couloir pour finir en un joli pipe naturel. La neige est bien différente d'un côté à l'autre du couloir, il est donc préférable de garder la gauche.


Sur le haut, de jolis rochers sont parfois à peine visible, où alors juste avant d'arriver dessus, et peuvent donc causer des chutes inattendues quand on arrive vite .



Difficulté physique: 3/5 Là encore, rien d'exceptionnel, itinéraire pas très long à condition d'avoir pris le temps de récupérer de la marche d'approche.



Engagement: 4/5 Pas mal de rochers sur le haut. Une pente qui se termine en entonoir plus bas.. Attention à bien gérer les points d'arrêts. Ensuite pente raide et encaissée sous forme de half-pipe naturel plein axe par rapport au goulet en amont... Mieux vaut ne pas trop s'y attarder ni chuter. Pour évoluer en toute sécurité, sortir du "pipe" et aller se mettre à l'abris sous la barre ( face à la pente à droite du Catex )





Points clés: Depuis la croix, quasiment tout droit jusqu'en bas, en passant bien par le petit couloir en dessous de la première large face.

mardi 3 mars 2009

Les Arcs, le 25 Février 2009

7h30... Le réveille sonne. Moins d'une miute plus tard je suis à la fenêtre pour ouvrir les volets, comme lors d'un premier jour de classe de neige il y a 15 ans. Soleil, pas un nuage, le froid me glace. Parfait, grosse journée en perspective.
Après un bon repas et une bonne nuit passée à l'hôtel pour récupérer de la journée d'hier à Sainte Foy, nous voilà d'attaque pour ce qui s'annonce être une journée importante de notre préparation. Pour cela, nous nous sommes donnés rendez-vous aux Arcs... Et oui, on n'innove pas trop me diriez vous, mais bon, les possibilités de freeride semblent tellement illimitées dans ces deux stations, et vu que nous commençons à bien les connaître, nous y revenons. Bref ; l'important aujourd'hui, c'est l'engagement.

Le F.A.T en plein travail... Alors, Couloir en S ou Valdez?



L'objectif de la journée est de franchir un cap au niveau du pourcentage des pentes ridées. Car si depuis le début de l'hiver, nous avons régulièrement pris des itinéraires avec des portions à 40-45°, nous ne pouvons pas encore dire que nous sommes capables de rider toute une face avec cette inclinaison. Tel est donc l'objectif de la journée.
Toutes les conditions sont réunies pour cela : neige fraîche mais d'au moins 4 jours, temps au beau fixe, pas de vent, riders en bonne condition physique, nous avons confiance en nous, mais nous ne devons jamais nous surestimer pour éviter l'accident. Au programme donc...

Un petit run dans le cirque de Fond Blanc pour se chauffer ( du raide, du plat, de la forêt...)







...suivi du "gros" de la journée, à savoir, soit le couloir Valdez, soit le couloir en S.





Nous déterminerons lequel nous allons emprunter sur place, au vu des conditions. Enfin, nous nous laissons la fin de journée pour laisser libre cours à notre imagination en fonction de l'heure de retour du deuxième itinéraire et de l'état de nos cannes. Encore une journée chargée au programme, mais bon, on commence à s'y faire, et il faudra s'y habituer pour cet été.

Le petit déj' à peine englouti, 8H45, nous voilà parti, le temps de faire quelques courses. Arrivée matinale à Arcs 1600, et déjà pas mal de monde au bas des remontées. Qu'importe, vu le programme, on ne devrait pas trouver foule...

Préparation avant une grosse journée...


Nous prenons donc le télésiège du Clocheret pour atteindre le départ de notre premier run. Avant cela, 10 petites minutes de marche nous attendent pour basculer de l'autre côté de Fond Blanc. Un moniteur et son groupe d'une dizaine de jeunes nous précède, on se dit que ça va être surtracé. Je prends les devants dans la montée, Ber et Eric restent vigilants car trouvent le chemin dangereux. Quelques minutes plus tard, nous voilà en haut. Un immense cirque se dévoile sous nos pied. Fond Blanc d'un côté, Petit Fond Blanc de l'autre et cette immense cuvette inondée par le soleil matinal. En bas au fond, le village d'Arcs 2000. Quel bonheur de se faire arroser de soleil comme ceci dès le matin!!! Ça met en forme c'est le moins qu'on puisse dire. Problème : quelle ligne choisir tant les possibilités sont nombreuses dans cet hémicycle. Ber veut se contenter de faire tirer tout droit dans la ligne de pente évidente. Quant à moi, j'ai repéré un beau couloir qui va me demander cinq minutes de marche supplémentaires, mais bon c'est assez plat...Eric monte un peu avec moi et s'élancera entre Ber et moi.

C'est d'ailleurs lui qui s'y colle en premier. La face est exposée plein Sud, mais la chaleur nous offre un petite couche souple, alors que le dessous est beaucoup plus dur. Mais bon, pas du tout tracé, même si ce n'est pas de la peuf, il y a de quoi se faire plaisir. Il s'élance tranquillement pour finir par de grosses courbes, comme il les aimes. Le replat de la cuvette permet de se lâcher un peu et de prendre pas mal de vitesse. Sans trop tarder, je m'élance pour le rejoindre. Le couloir est un peu plus raide et les craquements de la glace sous mes skis ne me rassure pas trop. J'essaie donc de ne pas trop appuyer, et sans faire attention, je prends pas mal de vitesse. Pour ne pas exploser sur le bas, je m'autorise une petite trève à mi descente, c'est la première, doucement garçon... Je rejoins Eric dans la cuvette où il fait vraiment chaud, pour attendre Ber qui ne tardera pas à nous rejoindre par un bon run de chauffe, assez rapide sur la fin. Nous terminons la descente dans une pente un peu raide à travers les sapins. Là, c'est déjà plus tracé mais tout de même agréable et idéal pour finir de s'échauffer.


Une fois, en bas, nous sommes quittes pour un bon moment de remontées, puisque notre objectif se trouve en haut de l'Aiguille Rouge. Un peu avant midi, nous y voilà ; faces à notre grand défi de la journée. Sans tarder, nous allons jeter un coup d'oeil à ce fameux couloir Valdez. D'ici, quelques rochers se trouvent au milieu, la pente est raide, il à l'air engagé c'est clair, mais rien d'affolant non plus. Surtout que, apparemment, c'est le départ le plus raide.

Ce sera donc Valdez...



Ce qui nous tracasse plus, c'est la marche d'approche, qui paraît-il, est aérienne... Nous passons tout de même les filets, histoire de voir de plus près. Le début n'est pas pire, quelques traces nous ouvrent la voie. Après quelques mètres, ça se corse. Pas trop à l'aise, je demande à Eric de passer devant. Prenant sur lui, il accepte et s'engage à skis sur les carres. Une fois arrivé à un premier palier, je lui demande si on se fait mal si on tombe devant. "N'y pense même pas" me répond- t-il. Plutôt que d'être pédagogue et de nous rassurer, il pose les bases, au moins c'est clair, il va falloir être prudents et concentrés. Derrière moi, Bertrand n'est guère plus à l'aise que moi. Et c'est après une demie heure que nous arrivons à bout de cette crète ( qui fait tout au plus 80 m de long...). Tout n'est pas terminé, il nous reste une conversion un peu risquée à faire pour prendre la direction du couloir. En soufflant un bon coup, je me lance...ouf!!! c'est passé! Rejoignant Eric en haut du couloir, nous nous accordons quelques instants avant de nous engager.














Eric y va en premier. Y a pas à dire, c'est raide, et le tube que forme le bas du couloir décuple cette impression. Mais la neige est bonne, et elle semble bien stable, heureusement... Nous avions déterminé un point d'arrêt pour nous abriter un peu. J'y rejoins Eric sans trop tarder, Ber en fait de même quelques instants après. Sur le côté droit du couloir, la neige est excellente, bien légère. A, gauche, au soleil, c'est une autre histoire. La face est beaucoup plus plaquée, on y prend facilement de la vitesse.






Bertrand trace en premier en savourant enfin ce moment de ski bien mérité. Eric le suit puis je ferme la marche. Y'a pas à dire, Valdez c'est du lourd. Personnellement, je ne regrette qu'une chose : la marche m'a vidé, du coup j'ai un peu de mal à me lâcher, ou tout du moins à poser de grands runs pour profiter pleinement de ce mythique couloir. Du coup, Bertrand s'échappe devant, passe l'étranglement du couloir et fini au taquet sur la moraine du glacier du Grand Col, ne manquant pas d'envoyer un joli saut sur une lèvre (Spine? C'est vaiment Valdez alors!!!), puis de jouer avec celle-ci tout au long de la descente. Mis à part au niveau de cet étroit passage où la neige est bien plaquée, celle-ci s'adoucit sur le bas et rend le ski des plus agréable.

Eric et moi filons en même temps rejoindre Bertrand, dans ce couloir qui s'ouvre généreusement sur le bas et permet toutes les folies. La pente reste soutenue, mais la chute est désormais autorisée, nous pouvons nous lâcher. J'arrive en bas complètement lessivé, plus par le coup de stress que m'a procuré l'approche que par le ski je pense, mais bien entamé quand même. Nous sommes tous d'accord, nous allons profiter de ce havre de paix, au pied de l'Aiguille Rouge, pour manger un morceau. Derrière nous, tous les couloirs qui viennent de l'Aiguille Rouge ou de Grand Col, face à nous, Sainte Foy Tarentaise, où nous pouvons admirer les couloirs ridés les jours précédents. Sans trop tarder, nous rejoignons Villaroger, en commençant par une bonne partie au pied des Grandes Pentes dans une neige certes, bien tracée, mais encore légère et agréable à skier; et en terminant, malheureusement, comme d'habitude, dans la galère de la forêt de Villaroger, plus que tracée...


Nous voilà au télésiège du Replat, 2000m sous notre départ. Pas de gardes, l'amende de 138 euros sera une nouvelle fois évitée, impeccable!!! Une longue remontée nous attend pour remonter à hauteur d'Arcs 2000. Pour l'heure, nous n'avons pas décidé de la suite à donner à cette belle journée. Pourtant, nous sommes tous les 3 d'accord, il faudrait éviter de trop marcher, car nous sommes déjà bien entamés et l'heure a tourné. Du télésiège, on remarque avec surprise que le hors piste des paravalanches n'est pas trop tracé. Il est entièrement à l'ombre, sauf sur le haut et la neige semble légère.



C'est parti. En haut des Drossets, on se rééquipe rapidement et après une bonne prise d'élan pour la traversée menant à l'itinéraire, nous voici de nouveau hors des sentiers battus. La pente n'est pas très forte mais la neige froide et excellente. Cette face est réputée pour son caractère très avalancheux, mais vu le nombre de paravalanches, nous ne craignons pas grand chose. Et pourtant. En voulant s'amuser sur un monticule pour faire quelques photos, les passages appuyés d'Eric et moi même ne manqueront pas de faire craquer la neige et de créer une belle fissure, heureusement sans conséquence vu le peu de pente. Prudence donc ! C'est par un slalom improvisé entre sapins et barrières métalliques que nous rejoignons la pente ramenant aux pistes de Vilaroger. Les conditions sont excellentes et tout nous semble facile après les raideurs de Valdez ; du coup on se lâche pas mal pour ce que l'on croît être le dernier run.





Une fois en haut, deux solutions s'offrent à nous pour rejoindre Comborcière puis Arcs 1600 : Soit une piste bleue pour un décrassage rapide, sachant qu'elle est beaucoup fréquentée donc dangereuse, soit un dernier petit run dans les sapins pour terminer par une piste noire. La deuxième option sera la bonne. Nous avalons avec joie cette jolie pente parsemée de sapins et bien ensoleillée malgré le soleil tombant. Le plaisir est là et le ski me parait vraiment simple dans ces conditions. Et c'est en me remémorant tous les merveilleux moments de ces deux jours que j'apprécie encore plus. Sourire aux lèvres, nous regagnons la remontée pour retourner sur Arcs 1600 par la forêt de Malgovert.

Ce week end, à l'image de Bert, on s'est gavés!!!


Cette fois ça y est, c'est la fin. Une nouvelle journée passée aux Arcs et encore que de nouvelles choses découvertes. Le temps de se rappeler quelques souvenirs d'il y a quelques années déjà, où, parcourant Malgovert ou l'actuelle piste du Lac, j'avais l'impression de faire des choses exceptionnelles et de connaître la station comme ma poche... Rêves d'enfance sûrement puisqu'à l'heure actuelle, je me demande si j'aurai assez de ma vie pour en faire le tour. Chaque chose en son temps me diriez vous. Toujours est-il que je suis plus que satisfait de découvrir ces montagnes au compte-gouttes, ou plutôt, disons au rythme que nous impose notre vie professionnelle et privée. Mais si tout ceci est une contrainte évidente à notre pratique, cela ne contribue-t-il pas à décupler notre bonheur une fois sur les lattes ? J'en suis convaincu et accepte mon sort, désormais conscient, face à des expériences comme celles d'aujourd'hui, qu'il ne faudra pas tenter l'impossible par rapport à notre niveau, mais que ceci ne nous empêchera pas non plus de prendre toujours plus de plaisir.

Ju

 

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