lundi 27 décembre 2010

mardi 21 décembre 2010

7h... le réveil sonne. J'ai pour ma part les yeux grands ouverts depuis un bon moment déjà. La chambre où nous sommes 5 à dormir s'anime doucement. Enfin les volets s'ouvrent, et contrairement à ce qu'annonçait la météo, nous avons l'heureuse surprise de découvrir un ciel dégagé... la journée s'annonce belle.
Les formalités du matin bouclées et la route nous conduisant au Fornet avalée, nous voici amassés dans le téléphérique qui amène directement... autour d'un chocolat chaud. Je serai le premier dehors. Un siège, un tire-cul, un briefing... L'ambiance est bonne, mais bien loin du rythme effrené du FAT en mission poudreuse!
Nous voici enfin au sommet, et ce sont 30 riders qui s'engagent dans une large pente orientée plein nord. Si la visibilité n'est pas parfaite les courbes se tendent peu à peu, la neige vient caresser ma poitrine et raffraichir mon visage. Gêné jusqu'à présent par tant de riders sur une même face, je me laisse enfin aller à tracer ma ligne... le plaisir me gagne, ça y est nous y sommes. la saison débute enfin ici!
Instant délicieux... resté quasiment seul en arrière pour mieux choisir mes lignes, Enak me propose de me suivre. Plein de timidité, calme, expérience, il prend son temps à me conseiller, me démontrer, me motiver. J'imaginais un fou furieux, je découvre quelqu'un d'humble, discret et à l'écoute des autres. Le genre de moment unique, qui se savoure et ne s'oublie pas.




Néanmoins, nous sommes aux tests pour la Rocker week, et donc pas vraiment la pour enfiler des perles. Place aux deuxièmes évaluations. Une large pente trafollée. Ces messieurs exigent du beau ski. Belle et large courbe. Ils vont être servis. Certains envoient du très lourd. J'ouvre pour ma part tout en veillant à rester tête en haut pied en bas... Ce serait dommage d'inverser la position maintenant... Je finis un peu à cul en gueulant, et trouve ici mes lacunes techniques. Rires et remarque complice d'Enak: "je te l'ai dit, reste devant"!
Les guides ne sont toujours pas décidés et veulent nous tester dans un vrai passage engagé. Direction un couloir dont nous devinons l'entrée mais pas la sortie... Enak s'y engage, nous voyons son bonnet se ballader au rythme de ses courbes puis se stopper d'un coup. Pour qu'il mette les freins comme ça... ça doit être raide. Longue très longue discussion entre les guides. Ceux d'entre nous qui ne veulent pas y aller sont autorisés à ne pas s'engager. Discussion encore. Demi tour. Trop engagé! Le run s'attaquera par une combe située à quelques mètres de là puis une traversée nous conduisant sous le couloir. Ce sera l'occasion pour nous de le découvrir. Effectivement, engagé...!
Les guides n'en sont pas plus avancés. Dernier test sur une pente dégueulasse. Soufflée limite cartonnée sur le haut, trafollée pour le reste. Ca va vite. On envoie. Certains chutes. D'autres sortent le grand jeu.
Les dés sont jetés!
J'ai mis ma petite pièce sur certains, et même si j'espère, je reste lucide sur mes carences.
Le temps d'un dernier petit run entre nous pendant que le jury va délibérer. Ce sera pour ma part du vieux ski de sanglier dans la forêt accompagné de Cyril, un bon gars rencontré ici et que je recroiserai surement sur les lattes.
Retour à l'hotel. Repas. Douche. Remerciements. Applaudissements. Résultats. Recalé.
Pas de discussion sur les 4 mecs sélectionnés... On n'est pas la pour ça de toute façon.
L'ambiance est à la déception mais reste saine. On s'échange les numéros, promet de se revoir sur les lattes pour certains.
Les aurevoir seront l'occasion de discuter avec Enak, Victor, Tony notamment. De vrais pros, mais surtout des mecs, humbles, disponibles, sympas comme tout, plus déçus que nous d'avoir dû choisir et donc d'éliminer!
Quelques 3 heures de route m'attendent pour rentrer...
Merci pour ce week end, et merci surtout à Romain Raisson. Organisateur du week end. Un super mec, toujours soucieux des autres, de leur bien être... et évidemment... un énorme skieur!!! Il m'a rappelé un certain Fabien en Argentine...
On reviendra! Ou en tous cas, on fera tout pour.

lundi 20 décembre 2010

Voilà une dizaine de jours que je sais que je vais participer aux tests de la Rocker week. Deux jours de ride à Val d'Isère pour toucher du doigt un rève: un camping car trip d'une semaine tous frais payés par Salomon, à rider les spots les plus enneigés du coin avec Gavaggio, Maierhofer et Galuchot entre autres... Une seule petite ombre à l'horizon: nous sommes vingt sur la ligne de départ ce qui en fait 16 de trop ! Autant dire qu'à mon arrivée à l'hotel le vendredi soir, veille des tests, l'excitation se mêle avec saveur au stress et au doute.

Samedi matin, 9h, ça y est. La course est lancée. Après une nuit difficile, nous voila tous réunis autour d'un chocolat chaud pour le premier briefing. Au programme, ride, ride ride... évaluations, prises de vues, et surtout, plaisir et sécurité. On n 'est pas là pour se péter!





Après une rapide montée en siège, un ultime briefing, nous voila déjà lancés dans la poudre... Il fait grand beau, -20°c, et 40 cm de ouate immaculée ont été gentillement déposés la veille... les conditions sont au top.

Chacun trace sa ligne, et pour ma part, je m'applique à retrouver les sensations en ce début de saison. Pas facile, surtout lorsque l'on se sait observé de toutes parts. En tous cas, une chose est sûre, si certains ne sont clairement pas au niveau, dès ce premier run je me rends compte que la tâche va être ardue: il y a du bon, du gros, et même du très gros rider!













Deuxième rotation... Après quelques 10 minutes de marche et une petite traversée, ce sont près de 30 riders ( guides et staff compris ) qui se trouvent amassés à l'entrée du couloir du Chardonnet



Raide. Surtracé. Défoncé quand mon tour arrive... pas de doute on y est!

Je m'applique à réaliser un run propre. Les quelques virages sautés du haut laissent vite place à des courbes aussi tendues que me le permettent mes cuisses fragiles de ce début de saison!

L'attente avant le run est longue, après plus encore... Chacun en profite pour discuter et peu à peu l'ambiance se détend. Quelques personnalités agréables se dévoilent, et, réunis par notre passion du ski et de la montagne, nous apprenons peu à peu à nous connaitre.

La troisième rotation nous emmène au coeur des vallons de la Sache. Une option à droite dès le haut de l'itinéraire nous offre une pente assez raide attendant sagement d'être déviergée. Elle a pris soin de se préserver avec une jolie plaque savamment disposée sur la droite de son entrée. Mis en garde par les guides, nous serrons prudemment notre gauche avant de laisser libre cours à notre imagination. Les sensations reviennent peu à peu mais ce n'est pas encore le pied.

Le retour station nous laissera entrevoir le potentiel des pro-rider... Victor Galuchot m'impressionne particulièrement. Fluide et même temps tellement solide, il se joue du moindre relief avec aisance.



Après un repas bien mérité, nous ressortons du resto sous un ciel bien couvert. Le temps à changé, et au programme des évaluations de cet après midi... Ce sera jour blanc!

Les guides nous dégotent un côté de piste surtracé. Ils veulent voir dans ces conditions météo difficiles un ski propre et maîtrisé. Un à un nous sommes appelés. Les runs s'enchaînent et, quelques riders avant mon passage, la luminosité change. Adieu jour blanc bonjour visibilité! "Eric Donate 3-2-1-Go". Je me lance dans un run fermé et aussi équlibré que possible.

Pas mécontent de moi, il est temps de retourner à l'hotel. Au programme du soir, entretiens individuels, discussions en tous genres et raclette! Chacun partage son expérience, ses spots, ses envies de voyage...

Il est 22h30 et déjà je m'endors avec des rèves plein la tête et l'envie irrépréscible de rider à nouveau dès le lendemain...

mardi 14 décembre 2010

Andermatt




Andermatt, le 11 Décembre 2010.




Nous sommes à peine mi décembre que déjà nous sommes sur la route de ma deuxième journée de ride. A croire que plus le temps passe, plus nous sommes dépendants de cette poudre. Tel un drogué en manque, Eric, n'a pas hésité à faire les 400 km qui le menèrent jusqu'à chez moi pour aller chercher sa dose de peuf le lendemain, de l'autre côté de la frontière, à Andermatt. Mais si l'appel de la neige est grand pour lui, qui n'a pas ridé depuis fin mars, il reste que sa grande motivation est la sélection pour la Rocker Week de Salomon, pour laquelle il a été sélectionné (Bravo à lui, nous, ça nous fous les boules, mais bonne chance quand même garçon !). Objectif donc : rails de poudre si poudre si possible, mais aussi reprise de marques et application pour Ricco.


Après 3 heures de route, nous voilà parachutés dans une région totalement inconnue pour nous. Les panneaux indiquant l'Italie toute proche, les publicités en Allemand, ne faciliteront pas notre localisation. Qu'importe, nous sommes à la montagne et il semble qu'il ait neigé très récemment. Le temps de s'équiper, de lâcher quelques euros dans le parking, d'autres (un peu trop à notre goût d'ailleurs pour la station !!!) dans les forfaits, et nous voilà partis vers l'inconnue. Sans prendre le temps de trop repérer, nous embarquons dans un télésiège, puis un autre, en vue de rejoindre le Gemsstock histoire de trouver quelques lignes à sniffer. Dans la précipitation, il semble que nous nous sommes trompés de dealer. Le plan des pistes ne correspond pas, mais ça ce n'est pas très grave. Ce qui l'est plus, c'est la qualité de la came : soufflée, durcit, bref, de quoi se faire mal aux cuisses pour un début de journée. Chose faite. nous en sommes quittes pour une traversée de village à ski, négociant entre autre un passage à niveau et un rond point tels des as du volant...







Quelques minutes plus tard, nous voilà enfin dans le téléphérique qui nous mènera enfin à l'opium du rider. Depuis la benne, notre impression est confirmée : ça a posé grave sur le haut. Pas un cailloux n'apparait, le manteau semble épais... mais la visibilité n'est pas tip top. Pas question de prendre des risques en terre inconnue. C'est pourquoi, bien qu'essayant de repérer quelques lignes qui aurait vallu quelques minutes de marche, nous renonçons au grand freeride pour aujourd'hui encore : sécurité oblige. Un itinéraire attire nos spatules de l'autre côté du domaine, mais sans carte, la zone semble glaciaire, et nous ne sommes pas équipés pour ça, le retour a l'air assez long, c'est donc non pour aujourd'hui. Nous nous enfilerons donc bien sagement une dizaine du run le long de la combe principale, essayant de racler les bords histoire de ne pas laisser un centimètre carré de peuf vierge nous passer à côté. Quelques petits couloirs plus engagés histoire de travailler un peu pour Ricco, mais la visibilité ne nous aide pas. Ce n'est que pour le dernier run, que le soleil percera et nous offrira le meilleur run de la journée, désormais presque seuls dans cette immensité. En effet, la plupart des ptits suisses qui flambaient dans la benne le matin avec leurs sacs ABS, leurs skis méga fat (dont on n'a pas compris à quoi ils leur servait d'ailleurs), les combin' flambant neuves des marques les plus onéreuses et j'en passe... et bien ces petits suisses là ont baché depuis longtemps et ont préféré aller claqués quelques euros, pardon, francs suisses, dans les restos d'altitude. Tanpis pour eux, tant mieux pour nous, qui pouvons apprécier au mieux cette fin de journée, qui sans faire la fine bouche, était quand même plutôt gorgée de poudre pour un 11 décembre !


Maintenant, il ne nous reste plus qu'à croiser les doigts pour Ricco, qui devra se montrer solide sur les pentes de Val d'Isère le week end prochain, en espérant qu'il obtienne son sésame pour une semaine rêve.

dimanche 5 décembre 2010

4 décembre, Verbier.
Ouverture.
Voici peut être le maître mot de cette nouvelle saison. Tout d'abord parce que vues les conditions de cette fin d'automne, nous pourrions être tentés par faire plusieurs ouvertures de stations, comme ce matin à Verbier par exemple. Ouverture aussi, en vu des changements dans nos vies personnelles. Pauline crèche désormais à Modane, Julien dans le Doubs près de la Suisse, ce qui pourrait nous amener à aller promener nos spatules sur de nouveaux spots, loins de la Tarentaise que l'on a tant arpenté ces dernières saisons. Ouverture enfin, car ouverture d'esprit... Et il va en falloir en Géorgie, où nous pouvons nous attendre au meilleur, comme au pire.
Me voilà donc seul, ce matin, dans un spot encore inconnu de mes spatules : Verbier. Connu et reconnu dans le monde du freeride (notamment comme site historique de la finale du FWT au Bec des Rosses), il me tardait de découvrir cette station, située au coeur des 4 vallées. Quoi de mieux pour un premier aperçu, que ce début de saison, où dame nature à gentillement déposé un épais manteau d'une poudre aussi légère que froide.
8H15, ciel bleu, température glaciale, faces plâtrées, me voilà au pied du Mont Fort pour une journée disons découverte, sans prise de risque puisque je suis seul et que c'est la première d'une belle saison annoncée. Des premières bennes, quelques lignes partant du sommet de l'Attelas semblent intéressantes et safe, mais le manque de sous couche pourrait vite me faire déchanter au vu des pierres affleurantes. C'est donc sur le secteur du col des mines, que je passerais une bonne partie de la journée. Ici une impressionnante couche de peuf s'est agglutinée depuis quelques jours, ce qui me vaut d'en avoir jusqu'à la poitrine lors du premier run, où seules quelques traces croisent les miennes. Plutôt jouissif pour une première. Le seul problème reste le manque de pente, qui rend le déjaugeage délicat tant il y a de la peuf. Les températures glaciales des jours précédents la rendent légère et volatile. Du coup, afin d'en profiter pleinement, je m'inflige sur le run suivant, une vingtaine de minutes de marche, à flan de crête, histoire d'emmagasiner un peu d'énergie cinétique sur le haut de la face, un peu plus raide. Bingo ! Un léger sluff viens me chatouiller les fesses, et cette neige, qui telle un tas de plume, vole et m'éclabousse. Si les sensations ne sont encore pas excellentes, c'est toujours bon de s'en prendre la pleine gueule. Au fil des heures, les traces se multiplient, la neige s'alourdi mais les rotations s'enchaînent sur cette face des plus joueuses. 15h, épuisé depuis le matin, je rends les armes. Heureux d'avoir pu en profiter autant à cette période, mais réalisant que le freeride est avant tout une histoire de partage. Cette journée était belle, mais même si j'ai rencontré et discuté avec quelques locaux, elle ne vaut pas celles passées avec les potes. Du coup, il est fort probable que nous revenions tourner dans les parages avec la fine équipe, avec cette fois ci des ambitions un peu plus vastes concernant les itinéraires. Car avec l'aperçu que j'en ai eu hier, j'ai quand même bien envie de venir déchirer toutes ces faces qui demeuraient pour l'heure inaccessibles.
Ju

 

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