jeudi 22 octobre 2009

30 Juillet, 7 heures, réveillé depuis plusieurs heures déjà...


J’attends Eric qui doit passer me chercher. Sur le trottoir, 10 bonnes minutes en avance, je trépigne d’impatience, même si le départ est difficile par rapport à ceux qui restent.
Quelques minutes plus tard, nous voilà partis, nous récupérons Bertrand au passage, qui n’a pas l’air très en forme mais bon, ça passera…

Début d’après midi, nous arrivons à Paris, avalons un sandwich et filons direction Orly avec tout le matos…et y’en a !! Embarquement pour Madrid avec une petite demi heure de retard, le vol se passe très bien. Escale en Espagne, puis direction Buenos Aires, où nous arriverons le lendemain à 8H30 heure locale, après un trajet long et pénible. Seuls quatre petits degrés sont là pour nous accueillir, ça fait bizarre, mais c’est rafraîchissant après l’avion…




Dejà 24 heures que nous sommes partis et on est encore à 1200 km de la station...

Oscar est là aussi, dès notre arrivée dans la zone éponyme, pour nous accueillir comme des princes et nous emmener jusqu’à la gare routière de Buenos Aires où nous laisserons nos bagages en attendant de prendre le bus le soir. D'ici là, visite de la capitale...!




Un accueil plus que chaleureux, qui déjà, nous séduit. Une petite promenade le long de Puerto Madero, et déjà la faim se fait sentir. Nous n’aurons pas tenu longtemps avant de succomber aux charmes des côtes de bœuf nous appelant à travers les vitres d’un resto plus que sympa. Fameux repas de bienvenue, on y reviendra certainement.

L’après midi, nous optons pour aller faire un tour dans le quartier de la Boca, rues populaires de la capitale et pleines de charmes, visite du stade de la Bombonera, puis nous nous laisserons flâner dans les rues jusqu’à 20h, heure du départ pour San Rafael.

Le trajet de 12 heures est effectué en bus grand confort n’ayant rien à envier à une classe business d’un avion. Sièges couchettes, repas servis à bord, couvertures… Tout y est, impeccable pour récupérer du décalage horaire et de la fatigue du trajet en avion.
A l’aube, nous arrivons à San Rafael, où là encore, si tôt descendu du bus, un chauffeur est là pour nous accueillir et nous conduire jusqu’à Las Lenas.



Là encore, trois heures de bus. Seuls dans le véhicule, nous faisons à notre aise, et si le confort est moindre par raport à ce qu’on a connu juste avant, les paysage eux, sont bel et bien au rendez vous.


Des routes sans fin, au milieu de la pampa, parsemée de quelques bovins, moulins ou autres gisements pétroliers, et avec pour toiles de fond, les Andes qui s’élèvent comme un décor de cinéma derrière un éparse voile de brume. Splendide.

Au fil des kilomètres, la route s’élève peu à peu et les paysages n’en sont que plus merveilleux. La neige fait sont apparition, le temps est superbe et les faces s’élèvent de plus en plus devant nous, faisant place à une douce euphorie dans le bus : « Ca doit être là ça ressemble aux photos ; où à moins que ça soit là… ». On était bien loin du compte. Toujours est il que les paysages sont splendides, avec de grands pans de neiges s’arrêtant directement sur le plateau, aussi sec et aride que plat.
















Après une dernière ligne droite, nous voilà dans la station. Rien de bien beau franchement, avec des barres d’immeuble ressemblant aux HLM de Seine Saint Denis, peu de neige, bref, un peu la désillusion. Qu’importe, on verra plus tard... et on n'est pas là pour l'architecture...

Pat, notre guide local du séjour est là pour nous accueillir et nous propose deux solutions : soit s’installer tranquillement et aller chercher les forfaits et les autorisations pour sortir des pistes, soit de se bouger et de vite aller rider, la météo étant plutôt pas mal. La question ne se posa même pas, on enfile le matos et nos voilà parti pour les premiers runs andins.

Samedi 1er et dimanche 2 Août


Nous voilà donc forfaits en main, l’après midi est déjà bien entammée, et si nous voulons voir le haut de la station et sortir un peu, nous n’avons pas le choix, il va falloir attaquer direct, sans échauffement. Pat nous emmène donc directement au sommet de la station, et nous voilà partis pour le premier run : la variante d’Eduardo (ici les noms de couloir sont donnés à titre posthume, et portent donc le nom du rider qui y a laissé la vie…enthousiasmant !!). Passage devant le gendarme, qui nous autorise à nous engager, et c’est parti.


Les jambes sont un peu lourdes, nous n’avons pas même le temps de retrouver nos marques, que déjà nous sommes dans un étroit couloir débouchant sur une belle combe plutôt appétissante. A peine le temps de se lancer que déjà Pat est parti et se retrouve vite, très vite en bas. Il est pas là pour être ici le garçon !!! Nous nous lançons tour à tour, sans encombre, mais les sensations ne sont pas terribles… Malgré tout, sans nous en rendre compte, nous venons de tomber 1200m de dénivelé, en à peine 10 minutes... pas mal pour un premier run !! Nous terminerons la journée par quelques runs de proximité, nous permettant de retrouver rapidement des marques et de nos délasser après un long voyage.

Le lendemain, la météo annonce peut être du vent dans la journée. La neige est dure du coup nous ne partons pas trop tôt. Il fait beau mais ça vente déjà un peu. Après un petit échauffement, nous voilà partis pour Mercurio. Une belle combe, là encore accessible par gravité. La neige n’est pas si mal sur les bords, puisque rapportée par le vent, mais quand même changeante. Le plaisir est là, les sensations reviennent. Les pauses se font rares avec Pat, mais c’est bon, les cannes fument, ça fait plaisir. Nous voilà en bas du premier run, 1300m en dessous de son départ. A peine arrivé, nous voilà repartis pour Eduardo, version classique cette fois. Le départ à 3400m me fait batailler au niveau du souffle, mais techniquement ça passe pas mal, dans un couloir assez raide et étroit. La neige n’est pas trop mauvaise, mais ça tape quand même sous les spatules.

Ca passe pour tout le monde, impeccable, le confiance revient peu à peu. Sitôt arrivés, nous enchaînons, avec le même run que la veille, où une neige un peu revenue au soleil, nous permet d’envoyer encore un peu plus. Les conseils de Pat nous sont d’une aide précieuse et les progrès sont déjà visibles. Reste à automatiser tout ça…mais ça va venir.




Nous remontons au sommet de la station et Pat nous propose 3 possibilités : refaire un run dans les environs, partir dans le couloir Sans Nom – personne ne s’y est encore tué… -, large face mais pas très raide, pour faire quelques photos, ou alors... prendre la direction de Cerro Martin. face mythique qui nous fait rêver depuis plusieurs mois et qui, nous l'espériions, arriverons à faire avant la fin du trip... Premier jour de ski, et nous voilà finalements partis pour le Martin...! Grand !















Une quarantaine de minutes de marche nous permettent d’atteindre le départ. Le décor est indescriptible. A flanc de crète, soufflée par le vent en rafale, nous nous élevons peu à peu avec une vue indescriptible sur une bonne partie des Andes. L’ascension se fait tranquillement et nous voilà au départ, qui semble assez impressionnant. Finalement après une traversée, Pat choisi une ligne, et dévale les quelques 600m de dénivelé en une dizaine de courbes aussi larges que le permettent ses skis…et ses cannes, car il est affûté le garçon !!!



Tour à tour, nous nous lançons, et là, la première jouissance du séjour. La pente est raide sur le départ mais décline au fil des mètres, permettant à chacun de se lâcher sur la fin, dans cette fameuse neige dont on nous parlait depuis si longtemps. Et c’est vrai qu’elle se skie bien, même si là, c’est un peu tassé depuis quelques jours…


Le plaisir est total sur cette face et de larges sourires se partagent entre nous. Pat à l’air satisfait de nous, et nous de lui. L’entente est parfaite et sa façon d’appréhender le ski et le freeride correspond vraiment à notre éthique. Plus il en mange, plus il est content, et si tu veux pas suivre... et ben t'as pas trop le choix en fait!! On le connait depuis deux jours, que déjà le personnage nous plaît : très gros rider (testeur Salomon avec Fabien, l’autre guide, ils sont seulement 2 au monde c'est vous dire le niveau, humble, qui aime envoyer du gros, mais qui même s’il ne pense qu’à rider, sait aussi nous prodiguer de judicieux conseils et se montrer très professionnel en montagne.



7 Août


En ce vendredi, la météo annonce grand beau. Le réveil sonne donc à 8h, et nous découvrons avec stupeur que c’est bouché, vraiment bouché, encore pire qu’hier. C’est un peu la désillusion au petit déj’. Malgré tout, il semble que le ciel se dégage par la droite. Pat nous recommande de nous tenir prêts. On commence à le connaître, en général il flaire les bons coups… Sans rechigner on s’exécute. Peu de temps après nous voilà partis. Ber et moi passons récupérer nos skis à l’entretien, et nous rejoignons Pat et Eric qui trépignent d’impatience. Ca y est, il fait grand beau, ça va envoyer !

Nous voilà parti pour Marte, qui nous mènera au sommet de la station. Nous ne sommes pas les premiers, mais presque, du coup on monte tranquillement les 35 minutes de marche à flan de crête qui nous mènent au départ de Cerro Martin. Un run que l’on a déjà fait le deuxième jour, sauf que là, cinquante bons centimètres de peuf se sont déposés sur ses pentes. Deux gars arrivés en même temps que nous nous cassent un peu les lignes, mais c’est pas grave, y’en aura pour tout le monde.



Pat, fidèle à ses habitudes, ouvre la face par un run dont il a le secret. De la neige vole sur plusieurs dizaines de mètres après sont passage, c’est ça qui est bon ! Eric, Bertrand puis moi le suivons sans trop attendre. La face est tombée d’une traite, tant la neige est facile à skier. Tout comme hier on en a jusqu’à mi cuisse, mais aujourd’hui le soleil est bel et bien là et nous colle un gros sourire sous le masque. En une vingtaine de secondes, chacun plie son run. 600m dans les dents.



Sitôt terminé, Pat décide de nous emmener dans son run préféré : Entre Rios. Nous effectuons une longue traversée, parfois à ski quand la neige le permet, parfois à pied, pour nous rendre à l’aplomb de l’itinéraire. L’approche est déjà difficile, ça casse sous le poids du corps et on en a rapidement à mi cuisse. Pas facile d’avancer là dedans. Pat annonce la couleur : ça va être une grosse galère. Tant pis, on a déjà perdu trop de temps pour faire demi tour et partir sur d’autres runs, on y va.





Nous décidons rapidement d’installer des relais, afin que ce ne soit pas toujours le même qui fasse la trace. Après deux lacets pour couper la pente, on décide d’y aller dré dans l’pentu. Nous attaquons donc la première déclivité de la journée avec enthousiasme, nous sommes en pleine forme, la météo est stable, tout va bien. Après plusieurs relais, nous commençons de prendre de l’altitude. Nous sommes obligés de lancer les bâtons devant nous en guise de barre de traction pour nous faciliter la tache tant il y a de la neige et la pente est raide. Un long passage à l’ombre refroidira l’ambiance. Passant la plupart du temps les mains dans la neige, nous nous retrouvons rapidement avec les doigts gelés. Ca devient dur, non pas physiquement, mais mentalement. Le dôme qui nous surplombe semble à une éternité.




Avec un peu de courage, nous parvenons à son sommet. D’après Pat, derrière, sur les crêtes, ça ira mieux, ce sera plus compact. Rien du tout, pas cette fois ci. Du coup, nous grimpons encore un peu, et prenons le temps de nous ravitailler. Ca fait déjà plus de deux heures qu’on marche.
Nous repartons peu de temps après, à flan de crête en visant un pierrier. Une fois arrivé dans ce dernier, ça devient encore plus difficile. Les pierres dévalent la pente sous chaque appui, cette dernière est raide, il faut donc être vigilant malgré le froid et la fatigue mentale qui nous gagnent. Bertrand est devant et fait un peu de terrassement pour sécuriser ses appuis. Une fois cet obstacle traversé, Pat prend les devants. Nous retrouvons une neige dure qui n’est pas pour nous déplaire. En revanche, la pente est raide, et si l’un de nous glisse, on le ramasse plusieurs dizaines de mètres en bas dans le pierrier. Vigilance donc…


Nous contournons le pierrier par dessus, et nous nous retrouvons au pied du dôme sommital. Encore quelques mètres et nous serons arrivés. Eric à le plaisir de poser le pied au sommet en premier. Nous l’imitons sans tarder. Nous venons de vaincre notre premier 4000 m.








A peine après avoir vu le spectacle panoramique que nous offre ce sommet, Bertrand me lâche un sincère « j’ai envie de pleurer putain !!! » Il n’a pas tort, c’est émouvant. On a tellement galérer pour en arriver là que c’est une réelle victoire. Mais la récompense est de taille. Outre la vue époustouflante à 360°, voilà que se déroulent sous nos pieds , 1500m de dénivelés gorgés de peuf et vierges de toute trace. Après 4h30 de marche skis sur le dos, il semble qu’on les ai bien mérité.




Nous nous rééquipons et gagnons le départ un peu plus bas sur la crête. Pat décide de faire deux groupe de deux afin que chacun puisse faire sa ligne dans le haut. Il s’engage, et j’ai à peine le temps de m’approcher du bord qu’il a déjà disparu pour réapparaître quelques secondes plus tard tout en bas du run. Impressionnant.


Eric s’engage, Ber le suit de près. Leur trace rencontrera une petite compression neigeuse qui leur procurera de bonnes sensations. Je ferme la marche en prenant un plaisir immense à rider cette face qui parait sans fin. A mi pente, je rejoint Bertrand, à qui lui aussi ses cuisses ont dit stop. A peine le temps de reprendre notre souffle que nous repartons dans l’étranglement de la face, avant d’ouvrir sur une large pente. Arrivés dedans à pleine vitesse nous taillons des courbes immenses. La neige est exceptionnelle, légère, rapide, ça siffle dans les oreilles. A l’arrivée sur le replat, je me fait surprendre par une neige trafollée. Qu’importe, j’en ris même tant le run a été énorme.


Et voilà que quelques minutes après notre arrivée au sommet, nous nous retrouvons tous les quatre 1500m plus bas, à rire comme des enfants, à regarder nos traces…de descente mais aussi de montée, car dans ces conditions, elles sont tout aussi admirables. Quelques photos et nous voilà repartis direction la terrasse, pour se ruer sur une bière et un burger amplement mérités.

En lisant ces lignes, certains doivent nous prendre pour des fous. Plus de 5 heures de marche dans la journée, pour maximum deux minutes de ride…Peut être que leurs pensées sont justifiées. Néanmoins, après une journée comme celle là, nous apprécions à sa juste valeur le privilège qui nous est offert. Avec du recul, la souffrance dans la neige et le froid devient moment de partage et de convivialité, exploit personnel quelque part également, sentiment du devoir accompli aussi… Et quand on arrive à connaître de tels sentiments au sommet de la montagne, de telles sensations sur la neige, une telle joie au bas de la pente ; on attend qu’une chose : que ça recommence !!! Nous essaierons de nous appliquer à la tâche dès demain.

Samedi 8 Août

Ce matin le réveil est difficile, sans doute que la montée de la veille y est pour quelque chose. La première descente dans Eduardo aura à peine le temps de réveiller les jambes, que Pat nous propose d’aller rider Frankie, un couloir raide et étroit, et qui plus est pas trop enneigé en ce moment. Il s’y engage, et vu sa réaction, nous préférons renoncer. Sans doute la bonne décision, car aujourd’hui, personne n’y est. La journée sera des plus calme, avec trois rotations tirées par les cheveux sans trop de plaisir. La fatigue nous a atteint au bout d’une semaine, mieux vaut faire un break.

Dimanche 9 Août




Le soleil est toujours de la partie. Les couloirs de proximité sont déjà bien tracés depuis mercredi. Pat décide de nous emmener à Cerro Z. Une face bien ensoleillée, sans trace pour l’instant. La montée se fait paisiblement dans les traces du rattrack sur le début, puis à flan de crête sur la fin. Rien à voir avec ce qu’on connu deux jours plus tôt, c’est presque une promenade de santé, d’une heure trente tout de même…


Nous voilà en haut de la pente, Pat nous explique où passer puis il se lance. La pente n’a pas l’air trop raide, dégagée de tout obstacle. Peut être cela nous a -t-il fait prendre confiance. Le soleil jouant peut être aussi dans l’état d’esprit… Toujours est il que lorsque je me lance, je prends quasiment les mêmes lignes que Pat. Dans le run, malgré quelques pertes d’équilibres sans doute dues à la vitesse, je prend un pied monstrueux dans une neige plutôt appréciable, encore poudreuse mais un peu plus lourde que les jours précédents. Les courbes sont plus que tendues, 400m de dénivelé environ en cinq courbes maximum…

Eric se lance tout de suite derrière moi, visiblement dans la même optique, et ouvre sa ligne au possible. Au final, notre arrivée sur les traces de rattrack sera non contrôlée : un crash énorme pour chacun. Pat nous dira que c’est du à une non maîtrise, nous à un changement de neige… toujours est il que ça doit nous servir de leçon, ne jamais prendre confiance en montagne. La leçon est notée et apprise. Bertrand ne se procurera pas le même plaisir, du à un soucis technique visiblement et quelques difficultés pour retrouver un ski, il se contentera de descendre la face tranquillement. A l’issue de la descente, Pat constate notre état de fatigue et devient douteux par rapport à la suite des manœuvres.

Il prend tout de même a décision de nous emmener à El Collar, par contre les données sont claires : personne n’ouvre ses courbes. La descente se fera donc paisiblement, dans une neige excellente sur le début, mais carrément dégueulasse sur la fin. Le soleil commence à faire ses effets, à 2200m c’est le printemps, dur à accepter après les journées de peuf que l’on vient à peine de digérer. Cette journée, courte en itinéraire nous aura tout de même beaucoup appris sur nous.

La fatigue, même si elle ne sent pas le matin ou lors des marches d’approche, a sans doute eu un rôle déterminant dans nos chutes. Ces dernières, se sont bien terminées, mais elles doivent nous servir d’avertissement sérieux pour les jours, voir les saisons à venir. En montagne, l’erreur peut ne pas pardonner, nous ne devrons jamais oublier ça…

Lundi 10 Août

Vu la météo, pas question de se lever tôt. Les faces sont déjà toutes tracées, le soleil doit faire son effet avant que nous puissions descendre en prenant un minimum de plaisir.

Un premier run dans Mercurio, nous fera constater la différence de neige par rapport au milieu de semaine. Quelques morceaux sont agréables à rider, d’autres beaucoup moins, mais bon, le cadre reste idyllique, nous sommes de l’autre côté de la planète et des saisons, nous ne pouvons qu’apprécier.
Le deuxième run aura pour itinéraire une variante du premier, quasiment dans les mêmes conditions. Nous terminerons la journée, qui restera l’une des plus tranquille du séjour, dans la variante d’Eduardo.



Ici, vu l’heure de passage et la température, la neiges est complètement revenue, on dirait du sorbet. Si bien que dans une face, une coulée de neige lourde ne manquera pas de partir sous notre passage. Rien de bien effrayant ni dangereux, mais le fait de voir que ça pouvait bouger à tout instant nous rappelle à l’ordre. Etant coupée en deux, l’avalanche laissera à Bertrand le temps de passer au milieu pour se mettre à l’abri. Ne faisant aucun dégât, cette épiphénomène nous aura fait vivre pour la première fois ce que a montagne pouvait nous faire subir. Certes l’échelle restait raisonnable et maîtrisable, toujours est il que là encore, c’est une belle mise en garde par rapport au milieu dans lequel nous évoluons.


La fin de la descente clôturera tranquillement la journée, qui bien qu’ensoleillée, ne restera pas dans les annales.


Mardi 11 août

Le soleil fait de plus en plus connaître ses effets sur la neige. Les faces deviennent dégueulasses à rider. Nous choisissons de ne pas chausser et de profiter du soleil autrement. Une petite balade en station, un verre en terrasse suffiront à notre bonheur. Nous prenons le temps de profiter du soleil qui risque de nous faire défaut sur la seconde partie du séjour, mais aussi de recharger les batteries, car les organismes sont atteints !

Samedi 15 Aout












Ca y est, nous quittons Las Leñas, direction San Rafael puis Bariloche. Quelques 17 heures de bus nous attendent !
Ces trois derniers jours à la station ( Mercredi 12, Jeudi 13, Vendredi 14 Aout ) ont été marqués par de fortes précipitations, tantôt sous forme de pluie, tantôt sous forme de neige. Il en a résulté très peu de ski pour nous ( une demi journée seulement ), et de longs moments d’attente coincés à l’appartement. Au programme, musique, lecture, TV pendant que le temps prend des allures d’apocalypse pour conclure avec pas loin d’un mètre de neige ce matin au réveil. Nous aurons finalement connu notre tempête andine !
Ces quinze jours de ski auront été un pur bonheur pour nous. Ils nous auront permis de progresser énormément grâce aux conseils de Pat, notre guide, qui nous a ouvert la voie vers un nouveau ski beaucoup plus engagé et tendu que celui que nous avons l’habitude de pratiquer. A nous à présent d’arriver à gérer ce type d’approche. En effet, les crashs auxquels nous expose cette technique ne sont pas ceux du passé. Pat nous a mis en garde et a même calmé le jeu en fin de séjour !
Au delà de nos progrès, nous avons eu le privilège de rider des faces énormes dans des conditions de neige exceptionnelle ! De l’avis de notre guide local le run d’Entre-rios, chèrement acquis grâce à 5 heures de marche par la voie directe dans la poudreuse, reste un instant de grâce : rarement les conditions sont aussi bonnes. Il restera pour moi sans doute le point culminant du séjour : 1minute 30 de pur bonheur, de sensations jamais vécues auparavant, et sans doute malheureusement difficiles à retrouver à l’avenir…
La vie hors ski a été des plus agréables également, que ce soit à l’appartement autour d’un asado, ou dans la station où les argentins sont des plus sympathiques.
Voilà, la page ski se tourne, et c’est à regrets pour ma part que je quitte Las Leñas, même si à présent nous voilà partis pour un périple d’un peu moins de quinze jours qui nous mènera, nous l’espérons, jusqu’à Ushuaya.

Dimanche 16 et lundi 17 Août


Nous voilà depuis hier dans la charmante ville de Bariloche. Après un long périple en bus grand confort, nous retrouvons Laure et Claire, comme convenu, à la gare routière. Partis pour récupérer le 4x4 que nous avions loué, nous n’allons pas tarder de connaître notre première désillusion. Pas d’agence, d’autres fermées, bref, changement de programme pour ce premier après midi qui devait nous emmener du côté de San Martin De Los Andes.





Nous en serons quittes pour nous restaurer copieusement, avant une petite promenade digestive le long du lac Nahuel Huapi, arrosée par une pluie des plus froides. Le lendemain, nous lançons les opérations pour récupérer la voiture. Impossible de trouver notre contact. Démarches téléphoniques et négociations seront vaines, nous n’avons plus qu’à nous trouver un autre moyen de transport pour rejoindre le bout du monde. Aussitôt dit, aussitôt fait, nous aurons notre 4x4 en fin de journée.



D’un commun accord, et malgré un temps plutôt bouché, animé par quelques flocons, nous tentons de prendre le chemin de Cerro Otto. Un belvédère au dessus de Bariloche, offrant paraît-il, un majestueux et panoramique point de vue. Les premiers hectomètres se feront tranquillement sur la route enneigée, puis nous choisirons de gagner le sommet par un petit sentier, ou du moins ce qui y ressemble, après la chute de neige de la nuit. L’ambiance est des plus sympa, nous sommes partis pour une heure de marche à priori.







Seul le temps ne nous garanti pas de faire des photos une fois arrivés en haut. Au fil de la montée, passant de bois de sapins en bosquets de bambous (et si c’est possible, même sous la neige !!!) la lumière perce les nuages et nous offre quelques fenêtres magiques, à travers ce mur de brume. Plus nous nous élevons, plus le bleu remplit le ciel. Peu à peu, les contours du lac s’élargissent. Parsemé d’îlots, harcelé par le vent, son reflet nous éblouit tel un projecteur.



Un véritable contraste au milieu de l’atmosphère sombre de la forêt. La neige est de plus en plus présente et nous régale. Chacun en profite à sa manière, nous ne voyons plus le temps passer. Voilà déjà deux heures que nous marchons, et nous ne voyons toujours pas notre objectif. Longeant à flan de montagne le Cerro Otto, nous y parviendront peu à peu. Dans un décor de cinéma, le rideau de nuages laisse transparaître, et même apparaître parfois, le panorama tant attendu. Splendide.

Une ambiance proche de ce que pourrait être le paradis. La diversité du paysage est telle que nous avons du mal à savoir où nous sommes. La luminosité changeante transforme l’atmosphère à chaque instant. De la neige à mi-cuisse, et au bout de trois heures de marche, nous regagnons tranquillement le téléphérique qui nous redescendra de nos nuages

Le grand bleu

Mercredi 19 Août

Après une longue nuit de route, assez éprouvante, nous arrivons à Puerto Madryn vers 6H30. Le jour n’est pas levé, nous nous garons au bord de l’océan et profitons des quelques instants de pénombre pour essayer de dormir un peu.






Un moment plus tard, Laure qui se baladait sur la plage, vient nous chercher : « Venez voir y a des baleines au bord de l’eau !!! » Rapidement debout, nous filons sur la plage, où, à l’aube naissante, d’énormes cétacés nous offrent un véritable ballet aquatique. Il fait très froid, nous sommes fatigués, mais quelle beauté… Elles sont au moins une dizaine et vaquent à leurs occupations sans se soucier des badauds que nous sommes.














Après un petit déjeuner pour nous réchauffer, nous nous installons à l’auberge avant de prendre la direction de la péninsule Valdès. Site classé au patrimoine mondial de l’Unesco, nous devrions pouvoir observer de plus près baleines et autres mammifères marins. Après plus d’une heure de route, nous arrivons à Puerto Pyramides, lieu d’embarquement pour les promenades d’observation. Lotis dans un énorme zodiaque, nous voilà partis pour une heure et demie de spectacle.




Le bateau repère une mère et son baleineau et les approche de très près. Les mouvements lourds et amples de ces monstres marins nous laissent comprendre leur force, leur poids… Lorsque le bateau s’approche, l’eau claire nous permet de les découvrir dans leur ensemble. Impressionnant. Le petit s’essaie aux éclaboussures, la mère, plus paisible, se contente de faire apparaître quelques morceaux de sa splendeur.





Les photos et les films vont bon train, mais ne pourront sans doute refléter ce que nous sommes en train de vivre. Au loin sur la côte, une colonie de lions de mer jouit du soleil pour notre plus grand plaisir. Le spectacle est encore une fois grandiose. Il est désormais temps de regagner la côte, de nouvelles images pleins les yeux et déjà l’envie d’être demain pour découvrir de nouvelles choses.

 

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