ITINERAIRES HORS PISTE!
- Gestion de la sécurité en hors piste
- Les Arcs, Col d'Entreporte par Aiguille Grive
- Les Arcs, Combe des Lanchettes
- Les Arcs, Couloir Valdez
- Les Arcs, Les Lanches
- Les Arcs, Les Paravalanches
- Sainte Foy Tarentaise, Couloir de la Croix
- Sainte Foy Tarentaise, Couloir du petit col
- Sainte Foy Tarentaise, Face Nord de la Fogliettaz
- Sainte Foy, Le Monal
- Tignes - Couloir du Chardonnet
jeudi 22 octobre 2009
Libellés : 72 - vidéos, 91 - Argentina
30 Juillet, 7 heures, réveillé depuis plusieurs heures déjà...
Quelques minutes plus tard, nous voilà partis, nous récupérons Bertrand au passage, qui n’a pas l’air très en forme mais bon, ça passera…
A l’aube, nous arrivons à San Rafael, où là encore, si tôt descendu du bus, un chauffeur est là pour nous accueillir et nous conduire jusqu’à Las Lenas.
Des routes sans fin, au milieu de la pampa, parsemée de quelques bovins, moulins ou autres gisements pétroliers, et avec pour toiles de fond, les Andes qui s’élèvent comme un décor de cinéma derrière un éparse voile de brume. Splendide.
Au fil des kilomètres, la route s’élève peu à peu et les paysages n’en sont que plus merveilleux. La neige fait sont apparition, le temps est superbe et les faces s’élèvent de plus en plus devant nous, faisant place à une douce euphorie dans le bus : « Ca doit être là ça ressemble aux photos ; où à moins que ça soit là… ». On était bien loin du compte. Toujours est il que les paysages sont splendides, avec de grands pans de neiges s’arrêtant directement sur le plateau, aussi sec et aride que plat.
Libellés : 91 - Argentina
Samedi 1er et dimanche 2 Août
Libellés : 91 - Argentina
7 Août
Nous décidons rapidement d’installer des relais, afin que ce ne soit pas toujours le même qui fasse la trace. Après deux lacets pour couper la pente, on décide d’y aller dré dans l’pentu. Nous attaquons donc la première déclivité de la journée avec enthousiasme, nous sommes en pleine forme, la météo est stable, tout va bien. Après plusieurs relais, nous commençons de prendre de l’altitude. Nous sommes obligés de lancer les bâtons devant nous en guise de barre de traction pour nous faciliter la tache tant il y a de la neige et la pente est raide. Un long passage à l’ombre refroidira l’ambiance. Passant la plupart du temps les mains dans la neige, nous nous retrouvons rapidement avec les doigts gelés. Ca devient dur, non pas physiquement, mais mentalement. Le dôme qui nous surplombe semble à une éternité.
Avec un peu de courage, nous parvenons à son sommet. D’après Pat, derrière, sur les crêtes, ça ira mieux, ce sera plus compact. Rien du tout, pas cette fois ci. Du coup, nous grimpons encore un peu, et prenons le temps de nous ravitailler. Ca fait déjà plus de deux heures qu’on marche.
Nous nous rééquipons et gagnons le départ un peu plus bas sur la crête. Pat décide de faire deux groupe de deux afin que chacun puisse faire sa ligne dans le haut. Il s’engage, et j’ai à peine le temps de m’approcher du bord qu’il a déjà disparu pour réapparaître quelques secondes plus tard tout en bas du run. Impressionnant.
Eric s’engage, Ber le suit de près. Leur trace rencontrera une petite compression neigeuse qui leur procurera de bonnes sensations. Je ferme la marche en prenant un plaisir immense à rider cette face qui parait sans fin. A mi pente, je rejoint Bertrand, à qui lui aussi ses cuisses ont dit stop. A peine le temps de reprendre notre souffle que nous repartons dans l’étranglement de la face, avant d’ouvrir sur une large pente. Arrivés dedans à pleine vitesse nous taillons des courbes immenses. La neige est exceptionnelle, légère, rapide, ça siffle dans les oreilles. A l’arrivée sur le replat, je me fait surprendre par une neige trafollée. Qu’importe, j’en ris même tant le run a été énorme.
Et voilà que quelques minutes après notre arrivée au sommet, nous nous retrouvons tous les quatre 1500m plus bas, à rire comme des enfants, à regarder nos traces…de descente mais aussi de montée, car dans ces conditions, elles sont tout aussi admirables. Quelques photos et nous voilà repartis direction la terrasse, pour se ruer sur une bière et un burger amplement mérités.
En lisant ces lignes, certains doivent nous prendre pour des fous. Plus de 5 heures de marche dans la journée, pour maximum deux minutes de ride…Peut être que leurs pensées sont justifiées. Néanmoins, après une journée comme celle là, nous apprécions à sa juste valeur le privilège qui nous est offert. Avec du recul, la souffrance dans la neige et le froid devient moment de partage et de convivialité, exploit personnel quelque part également, sentiment du devoir accompli aussi… Et quand on arrive à connaître de tels sentiments au sommet de la montagne, de telles sensations sur la neige, une telle joie au bas de la pente ; on attend qu’une chose : que ça recommence !!! Nous essaierons de nous appliquer à la tâche dès demain.
Libellés : 91 - Argentina
Samedi 8 Août
Libellés : 91 - Argentina
Dimanche 9 Août
Nous voilà en haut de la pente, Pat nous explique où passer puis il se lance. La pente n’a pas l’air trop raide, dégagée de tout obstacle. Peut être cela nous a -t-il fait prendre confiance. Le soleil jouant peut être aussi dans l’état d’esprit… Toujours est il que lorsque je me lance, je prends quasiment les mêmes lignes que Pat. Dans le run, malgré quelques pertes d’équilibres sans doute dues à la vitesse, je prend un pied monstrueux dans une neige plutôt appréciable, encore poudreuse mais un peu plus lourde que les jours précédents. Les courbes sont plus que tendues, 400m de dénivelé environ en cinq courbes maximum…
Eric se lance tout de suite derrière moi, visiblement dans la même optique, et ouvre sa ligne au possible. Au final, notre arrivée sur les traces de rattrack sera non contrôlée : un crash énorme pour chacun. Pat nous dira que c’est du à une non maîtrise, nous à un changement de neige… toujours est il que ça doit nous servir de leçon, ne jamais prendre confiance en montagne. La leçon est notée et apprise. Bertrand ne se procurera pas le même plaisir, du à un soucis technique visiblement et quelques difficultés pour retrouver un ski, il se contentera de descendre la face tranquillement. A l’issue de la descente, Pat constate notre état de fatigue et devient douteux par rapport à la suite des manœuvres.
Il prend tout de même a décision de nous emmener à El Collar, par contre les données sont claires : personne n’ouvre ses courbes. La descente se fera donc paisiblement, dans une neige excellente sur le début, mais carrément dégueulasse sur la fin. Le soleil commence à faire ses effets, à 2200m c’est le printemps, dur à accepter après les journées de peuf que l’on vient à peine de digérer. Cette journée, courte en itinéraire nous aura tout de même beaucoup appris sur nous.
La fatigue, même si elle ne sent pas le matin ou lors des marches d’approche, a sans doute eu un rôle déterminant dans nos chutes. Ces dernières, se sont bien terminées, mais elles doivent nous servir d’avertissement sérieux pour les jours, voir les saisons à venir. En montagne, l’erreur peut ne pas pardonner, nous ne devrons jamais oublier ça…
Libellés : 91 - Argentina
Lundi 10 Août
Le deuxième run aura pour itinéraire une variante du premier, quasiment dans les mêmes conditions. Nous terminerons la journée, qui restera l’une des plus tranquille du séjour, dans la variante d’Eduardo.
Libellés : 91 - Argentina
Mardi 11 août
Libellés : 91 - Argentina
Samedi 15 Aout
Libellés : 91 - Argentina
Dimanche 16 et lundi 17 Août
Un véritable contraste au milieu de l’atmosphère sombre de la forêt. La neige est de plus en plus présente et nous régale. Chacun en profite à sa manière, nous ne voyons plus le temps passer. Voilà déjà deux heures que nous marchons, et nous ne voyons toujours pas notre objectif. Longeant à flan de montagne le Cerro Otto, nous y parviendront peu à peu. Dans un décor de cinéma, le rideau de nuages laisse transparaître, et même apparaître parfois, le panorama tant attendu. Splendide.
Une ambiance proche de ce que pourrait être le paradis. La diversité du paysage est telle que nous avons du mal à savoir où nous sommes. La luminosité changeante transforme l’atmosphère à chaque instant. De la neige à mi-cuisse, et au bout de trois heures de marche, nous regagnons tranquillement le téléphérique qui nous redescendra de nos nuages
Libellés : 91 - Argentina
Mercredi 19 Août
Après une longue nuit de route, assez éprouvante, nous arrivons à Puerto Madryn vers 6H30. Le jour n’est pas levé, nous nous garons au bord de l’océan et profitons des quelques instants de pénombre pour essayer de dormir un peu.
Un moment plus tard, Laure qui se baladait sur la plage, vient nous chercher : « Venez voir y a des baleines au bord de l’eau !!! » Rapidement debout, nous filons sur la plage, où, à l’aube naissante, d’énormes cétacés nous offrent un véritable ballet aquatique. Il fait très froid, nous sommes fatigués, mais quelle beauté… Elles sont au moins une dizaine et vaquent à leurs occupations sans se soucier des badauds que nous sommes.
Après un petit déjeuner pour nous réchauffer, nous nous installons à l’auberge avant de prendre la direction de la péninsule Valdès. Site classé au patrimoine mondial de l’Unesco, nous devrions pouvoir observer de plus près baleines et autres mammifères marins. Après plus d’une heure de route, nous arrivons à Puerto Pyramides, lieu d’embarquement pour les promenades d’observation. Lotis dans un énorme zodiaque, nous voilà partis pour une heure et demie de spectacle.
Le bateau repère une mère et son baleineau et les approche de très près. Les mouvements lourds et amples de ces monstres marins nous laissent comprendre leur force, leur poids… Lorsque le bateau s’approche, l’eau claire nous permet de les découvrir dans leur ensemble. Impressionnant. Le petit s’essaie aux éclaboussures, la mère, plus paisible, se contente de faire apparaître quelques morceaux de sa splendeur.
Les photos et les films vont bon train, mais ne pourront sans doute refléter ce que nous sommes en train de vivre. Au loin sur la côte, une colonie de lions de mer jouit du soleil pour notre plus grand plaisir. Le spectacle est encore une fois grandiose. Il est désormais temps de regagner la côte, de nouvelles images pleins les yeux et déjà l’envie d’être demain pour découvrir de nouvelles choses.
Libellés : 91 - Argentina