dimanche 30 janvier 2011

Les Couloirs du Chardonnet se situent sur le domaine de Tignes, Secteur du Val Claret. Très facilement accessibles à pied ( moins de 10 minutes ), ils constituent deux petits runs à rotation rapide intéressants dans la mesure où ils gardent une neige fraîche de qualité longtemps après les dernière chutes du fait de leur orientation Nord.
Le premier couloir, le moins engagé, offre une pente régulière et assez raide ( 40 degrés environ ) mais sa relative largeur laisse de la place pour organiser ses courbes. Le second, à peine plus haut sur la crète, est pour sa part plus raide et moins large. Tous deux débouchent sur de larges pentes orientées Nord à Nord-Nord Est qui permettent de belles courbes ouvertes.

Fiche technique

Dénivélation: 300 m
Orientation: Nord

Temps Total: Comptez 10 minutes pour l'approche et une petite demi-heure pour la descente jusqu'au télésiège du Grand Huit avant lequel il faudra pousser une petite centaine de mètres le long du Lac du Chardonnet.

Facilité d'accès: 4/5 L'accès se réalise à partir du télésiège du Grattalu. Traverser la piste et monter droit dans la pente évidente en face.
Premier couloir plus accessible ( le plus à l'Est ): Partir rapidement en traversée à hauteur de Gazex qui se trouve sur votre droite, jusqu'à l'entrée évidente du couloir.
Attention lors de la traversée, mieux vaut s'espacer et passer un par un...

Second couloir plus engagé ( le plus à l'Ouest ): Ne pas traverser et continuer la montée jusqu'à ce que le couloir s'ouvre sur votre droite.

Difficulté technique :3,5 /5 On n'est pas ici dans du ski extrême loin de là, mais on reste dans du ski de couloir tout de même.

Pas tracés, le risque d'avalanche mis à part, ces couloirs vous offreront du bon ski. Néanmoins, facilement accessibles, surtout pour le couloir Est, l'entrée peut s'avérer difficile avec de gros escaliers.

Le Couloir Ouest est pour sa part plus ambiancé. Engagé, il méritera toute votre attention et application dans des virages plus serrés...

Difficulté Physique: 2/5 RAS! Marche d'approche rapide, itinéraire court et en bonne neige la plupart du temps, il faut juste pousser un peu en bas. La difficulté n'est pas physique ici!

Engagement:3,5/5

Deux mots clés: Raide, exposés plein nord! Inutile de faire un dessin, ces deux couloirs sont exposés au risque d'avalanche!

Une fois cette précision apportée, disons qu'à l'abri du vent, plein Nord, ces couloirs seront rarement vitrés. Ils sont de plus rectilignes, le dévissage ne vous jettera pas dans les rochers. Ces deux caractéristques autorisent les chutes. Malgré tout, pour les non avertis la raideur et l'étroitesse ont un vrai impact sur l'affectif et il faudra alors prendre sur soi et se concentrer.

vendredi 7 janvier 2011

Val d'Isère, 28 décembre 2010






Il y a des jours où l'on se dit qu'on va nourrir, qu'il ne faut pas aller rider aujourd'hui. Ce 28 décembre en était. 9h20, nous voilà enfin dans le téléphérique nous menant au sommet de Bellevarde. Accompagnes de Julien Barlet, un amis d'Eric à qui nous allons tenté de faire découvrir le freeride comme nous le concevons, nous voilà enfin en route pour les cimes.











Malgré un temps merveilleux et un froid sec, une multitude de tracas m'ont laissé dans les starting blocks. Oubli du masque à l'appart, plus de piles dans l'ARVA, et j'en passe... Bref, de quoi douter, se dire que le mauvais sort s'acharne sur nous. Mais non. A en voir le soleil éclatant qui éclaire les visages dans le téléphérique, on se dit que ce n'est peut être pas la pire journée qu'il puisse nous arriver.

Il n'a pas neigé de quelques jours, et dans une usine à ski comme Val d'Isère, il va falloir ruser pour dénicher des pentes encore vierges. D'après quelques renseignements empruntés ici ou là, nous nous dirigeons en direction du tour du Charvet. Itinéraire pas très engagé, mais donnant lieu à de superbes décors, le tout, au soleil dès le matin, ce qui pourrait nous faciliter la tâche si c'est déjà bien tracé. Après un petit quart d'heure de remontées mécaniques histoire de prendre la température, nous voilà partis pour contourner cet immense proéminence rocheuse qu'est le Charvet. Le couloir des pisteurs, plein Nord, nous a attiré l'oeil, mais Eric et Ju ne sont pas très chauds pour crapahuter une demi heure. C'est donc plein Est que nous filons. Un groupe avec un guide nous précède. Notre instinct va entrer en jeu et payer.



Contrairement à eux, nous préférons tirer un peu plus sur la gauche en traversée. A près quelques centaines de mètres, la ligne est toute tracée. L'essentiel de la combe a été ridé. Par contre, la légère épaule qui se dessine sur sa gauche est encore vierge. Quelques éperons rocheux affleurent, ce qui a sans doute eut le mérite d'en décourager certains. Pas Nous ! Et il y a de la place pour 3. En demandant gentillement l'autorisation, je m'engage le premier. La neige est excellente. Le moteur est froid mais tan pis, pas question de s'arrêter, c'est tout droit jusqu'en bas. Julien, qui n'a pas encore l'habitude des grandes envolées fera un petit arrêt intermédiaire. Quand à nous, nous le remercions de nous faire patienter. A froid, le coeur est monté a 200 pulsations/minute, les cuisses sont bleuies, mais que c'était bon.




Trois touristes en difficulté dans une petite raideur nous prennent certainement pour des fous. J'en rit tout seul. S'ils connaissaient les sensations que l'on vient de se procurer ! Après un léger passage glacé et pas très agréable, la pente s'adoucit et s'ouvre largement, nous donnant en point de mire un petit pont qu'il faudra rejoindre pour clore le run. Neige extra, pente, vitesse, soleil. La journée n'est peut être pas si mauvaise qu'on aurait pu le croire. Après avoir abattu ma seule carte de la journée avec ce bel itinéraire, je laisse Ricco nous guider. Il était là il y a 2 semaines pour la Rocker Week, il aurait repérer quelques trucs sympas à faire. Suivons le guide...

Après avoir emprunté plusieurs télésièges et autres boulevards damés tels des billards, nous voici en haut du Fornet, un satellite de la station. Objectif : les vallons éponymes. Passés sous la corde délimitant le domaine, nous voilà hors des pistes. Ah bon ? Des traces de partout, limite des bosses. Sans rien dire, je commence à grincer des dents et à perdre mon enthousiasme. Et puis, en cherchent bien, nous nous dirigeons en direction d'une crête nous permettant de basculer sur les gorges de Malpasset.
En fait, nous avions repérer cet itinéraire sur la carte, nous y voilà. Des traces partent sur la droite, mais dans l'axe de la pente, aucune. Après un rapide coup d'oeil à la carte, nous décidons d'y aller prudemment. La première pente est un peu croûtée, mais la neige reste correcte, nous poursuivons donc un peu plus loin. Je décide de me lancer prudemment afin de communiquer à la radio d'éventuels dangers. A l'abri d'un rocher, je donne le feu vert à Ju et Ricco. C'est parti. 800m de dénivelé sous nos pieds. Pas une trace, des rochers à sauter, des épaules à rider, des combes remplies de neige à se noyer dedans.
La montagne est à nous. Toute la journée, nous n'aurons qu'à nous décaler légèrement de run en run pour profiter d'une neige abondante et vierge. Ouvrant la pente chacun à notre tour, jouant de tous les reliefs, cherchant des lignes un peu plus engagées (parfois trop !). Eric ira même jusqu'à "se croire dans Star Wars" tellement que la combinaison de la solitude, de la vitesse et des obstacles nous rappellent certaines scènes du film. La pente est plein Nord, la neige ne bougera pas de la journée. Les rotations s'enchaînent assez rapidement et c'est vers 15 heures que nous abdiquerons, unanimes sur notre état de fatigue. Mais quelle journée ! Loin des quartiers huppés et tape à l'oeil de la station, nous avons pris l'option anonymat. Et nous tairons encore longtemps cet accès qui nous a permis de nous gaver comme rarement on peut le faire avec autant de facilité sur un gros domaine, sans marche, ni risques. On peut dire que Julien a été verni pour une première journée de freeride. Espérons qu'on ait pu lui transmettre le virus.

Pour résumer, c'est grâce à notre expérience grandissante de la montagne et du freeride que nous avons osé et su prendre le contre pied de tous les itinéraires formatés, des traces se rejoignant toutes dans le même goulet, de la poursuite de groupes avec guides... Eric s'en sort bien... Contre pied aussi des signes superstitieux qui auraient pu me pousser à rester au lit ce matin ! Ainsi, tout en mesurant les risques de notre engagement, nous avons pu profiter de ce que peut encore offrir la joie d'une première trace dans de telles conditions. Magique.

Secret spot, 27 décembre 2010

Seul dans ma voiture, voilà déjà une bonne vingtaine de minutes que j'attends. Comme à son habitude, Ricco accuse un bon retard sur l'heure de rendez vous. Pas des heures, mais juste assez pour me crisper un peu, en voyant les voitures et autres navettes passer devant moi en direction de la station. Circonstances atténuantes soit disant... Un accident bloque la route à l'entrée de Bourg Saint Maurice et l'obligera à ruser pour venir me retrouver. Heureusement, aujourd'hui c'est dans notre secret spot que nous avons rendez vous.
Malgré une météo incertaine, nous décidons d'aller poser une voiture de l'autre côté de la station, au cas où nous pourrions envisager des manoeuvres plus conséquentes. Hier, j'étais déjà dans les coins mais seul. Dommage, car aucun itinéraire n'était encore tracé, mais en discutant avec les pisteurs, des coulées sont parties dans les jours précédents, ce qui me conforte dans l'idée de ne pas tenter le diable. Malgré tout, profitant du grand soleil qui illumine toutes les faces environnantes, j'ai pu me mettre quelques belles lignes, avant que la fatigue accumulée pendant les fêtes n'ait raison de mon corps.

Bref aujourd'hui, il faut rentabiliser, se cramer les cuisses, et tracer autant que possible.
Après s'être équipés rapidement histoire de refaire un peu de notre retard, direction le sommet de la station. Ricco ne cache pas sa déception. Au téléphone je lui avait annoncé que la station était déserte, qu'aucun couloir n'était tracé. Mais avec ce mauvais temps, il va falloir se replier sur la fôret, où le haut semble avoir déjà été ridé. Pas grave, on commence de bien connaître le coin, on va aller explorer un peu plus loin.

La neige est aussi profonde et douce qu'hier, la visibilité en moins. Sur les premières rotations, Ricco a un peu de mal à trouver ses marques, mais une fois que les moteurs sont chauds, tout s'enchaine. La neige, se met à tomber, ce qui nous excite encore plus. Les lignes choisies sont de plus en plus joueuses. Nous n'hésitons pas à nous mettre quelques jolis vols, sauter de petites barres dans la continuité de nos lignes. Révolue l'époque ou nous nous arretions à chaque rotation pour faire des photos, désormais, on enchaîne tels des morts de faim, gardant la session images pour la fin de journée lorsque la jauge est au rouge.
Du coup, c'est pas loin de 7000 m de dénivelés que nous nous enfilons dans la journée, sans passer plus de 2 fois dans nos traces et avec un seul arrêt aux stands. Et si la fatigue se fit ressentir assez tôt dans la journée, chacun de nous eut son moment d'euphorie pour remotiver son accolyte et repartir pour un tour.
Lors du soit disans dernier run, sur le chemin de traverse qui nous ramène sur le domaine, je repère une ligne qui s'ouvre dans la fôret de connifères de plus en plus dense. Du coup nous voilà repartis pour un tour, cette fois ci jusqu'en bas de la station. La neige est tombée en abondance, ce qui nous permet de descendre assez bas, avant de tomber sur ce qui semble être un chemin de raquettes. La nuit commence à tomber, les bois s'assombrissent.
Trempés jusqu'aux os d'avoir rider cette épaisse chute de neige toute la journée, nous rions tels deux gosses de notre perdition. Il y a seulement deux ans de cela, nous aurions sans doute été pris de panique. Aujourd'hui, connaissant la station par coeur, nous rentrons bien sagement à la voiture, les cuisses vides mais encore grandis par cette expérience qui nous a permis de découvrir une partie encore inexplorée de la fôret profonde de notre secret spot, sans avoir croisé personne de la journée. Ce soir, c'est direction Val d'Isère, où la météo s'annonce beaucoup plus clémente pour demain.

 

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