jeudi 26 février 2009

Sainte Foy, le 24 Février 2009


Et oui, encore Sainte Foy allez vous dire... Que voulez vous, un coup de foudre c'est ça, on tombe amoureux et on ne peut plus s'en passer. Cette fois, nous voici en Tarentaise pour deux jours. Aujourd'hui à Sainte Foy pour terminer le boulot, demain aux Arcs pour progresser au niveau difficulté et engagement.
Au programme de la journée, , depuis le télésiège de l'aiguille ( point jaune ), un petit run dans le Monal ( point vert ) histoire de profiter du soleil matinal et de se chauffer, suivi du couloir de la Croix ( point rouge ) , et enfin, de la Face Est de la Foglietta ( point bleu ).









Afin de changer un peu des départs habituels pour le Monal, nous décidons de grimper un peu sur la Crète de la Pierre d'Arbine, à droite du col de l'Aiguille. Afin de vous faire partager un peu cela, je reste sur la piste pour prendre quelques photos. Ber et Eric avalent rapidement la centaine de mètres qui les amènera au départ et c'est parti!!






Départ assez raide pour une première, Ricco s'élance dans une face bien ensoleillée et vierge de toute trace. A peine le temps de dessiner quelques courbes, le voilà déjà en bas à observer Ber qui va s'élancer Ce dernier optera pour un passage étroit et bien raide entre deux rochers avant d'envoyer de grandes courbes à pleine vitesse ( photo ). Même philosophie qu'Eric, ce premier run ce fera à grande vitesse. Rapidement je les rejoins, et nous terminons la classique descente du Monal quasiment les yeux fermés tant nous commençons par la connaître, mais bon...elle est idéale pour un échauffement, donc nous y revenons forcément. Une fois la petite marche de retour effectuée, sous les nuages cette fois ci, nous regagnons rapidement le haut de la station, avec pour objectif, le couloir de la Croix.










Situé à un peu plus de la moitié du chemin de la pointe de la Foglietta, nous voilà partis sur cette crête que nous commençons à bien connaître, mais qui nous procure toujours ce même émerveillement tant elle offre des points de vue magnifiques et une infinité de lignes à tracer. Pour notre part, nous décidons de partir en traversée depuis la croix, pour rejoindre un couloir orienté de Nord Ouest à Sud Ouest suivant le côté ridé. Ce couloir assez raide semble toutefois propice aux avalanches puisque dessinant un véritable entonnoir et se terminant en un pipe naturel de quelques centaines de mètres Prudence donc, avant de nous engager, nous déterminons des points d'arrêt.







Eric s'élance en premier et a un peu de mal à trouver ses marques dans la première raideur de la journée. Qu'importe, il s'en sort quand même. Ber ne tarde pas à le rejoindre par le même chemin et se fait surprendre par un rocher bien caché qui lui aura voulu un joli salto volontaire, dans un souci de préservation de son matériel. Là encore, plus de peur que de mal, Bertrand rejoint Eric tranquillement.







Resté pour prendre quelques photos, je profite de leurs mésaventures pour prendre un autre itinéraire. Mon choix s'avèrera être le bon : un vrai régal! Je trace un peu plus bas qu'eux, me mettre à l'abri pour les attendre. Nous voilà véritablement dans le couloir. L'idée de penser que ça pourrait partir au dessus me fait frissonner. La quantité de neige se trouvant dans la partie supérieure de la face pourrait nous propulser au delà de ce couloir si elle venait à partir. Heureusement, le risque est faible aujourd'hui (2/5) et le manteau neigeux est bien stable.







Ber ne tarde pas à s'engager et s'arrête à mi pente pour prendre quelques photos.




Eric, un peu perturbé par son début de run difficile, décide de se racheter. Il prend pas mal de vitesse et dévisse dans une de ces gigantesques courbes. Explosion : tout vole! Une belle frayeur, heureusement que les fixations étaient bien réglées car à cette vitesse, c'est un coup pour se blesser. Ber et moi situés au dessus, n'avons rien vu. Je me lance, traçant le côté gauche du couloir offrant un bien meilleure neige que son opposé. Passant à côté d'Eric appliqué dans ma descente, j'en oublie de voir qu'il a déchaussé. Bertrand en fera de même; désolé Ricco!! Décidément, ce run ne restera pas l'un des meilleurs souvenirs d'Eric, au contraire de moi, qui ai vraiment apprécié ce couloir. Raideur (40° environ), belles trajectoires, neige excellente sur les morceaux restés à l'ombre ; bref, un régal.



Rapidement remontés au sommet des remontés, nous avalons le casse croûte avant de nous diriger vers la pointe de la Foglietta, avec pour objectif de rider la face Est, plus ensoleillée, pour faire quelques belles photos. Au fil du repas, le ciel se bouche de plus en plus, les nuages montent...que faire ? Nous prenons l'option d'entreprendre la montée, avec l'espoir qu'une fenêtre s'ouvre, nous permettant de descendre dans de bonnes conditions. A la moitié de l'ascension, nous sommes en proie au doute. Le ciel est de plus en plus bouché. Pas question de descendre la Foglietta dans ces conditions, encore moins par une face que nous ne connaissons pas. Nous jetons un oeil à la carte pour voir si le Monal pourrait constituer une issue. Pas évident, pas mal de barres rocheuses se trouvent sur l'itinéraire le plus simple, et par jour blanc, pas question de prendre de risque. Le soleil ne semble vraiment pas loin, nous décidons de monter jusqu'en haut. Bingo, quelques dizaines de mètres au dessus de notre arrêt, nous voilà au dessus des nuages. Splendide. Seuls les sommets émergent de cette mer ouatée, illuminée de mille feux par le soleil tombant. Eric bataille à tomber les derniers mètres de l'ascension... un jour sans pour lui....


Une fois en haut, nous profitons de ces instants de solitude pour prendre quelques photos, manger un morceau et prendre une décision quant à notre itinéraire. Pour ce qui est de la face Est, pas question : nous ne la connaissons pas du tout, une erreur de lecture ou une mauvaise trajectoire pourrait nous jouer des tours dans les nuages.





Le haut de la face Nord, partie raide de l'itinéraire, est bien éclairé. plus bas, les nuages remplissent le cirque. Nous décidons tout de même d'y aller. Nous connaissons la ligne à suivre, il suffira d'être prudents dans le jour blanc. Eric se lance dans la même ligne que la fois précédente, recouverte à nouveau par une bonne couche de fraîche. Ber et moi faisons tirer sur la droite pour aller mordre dans un morceau complètement vierge, propice à notre bonheur. Nous nous rejoignons tous les trois un peu plus bas, pour couper sur la gauche afin de contourner une barre rocheuse. Et là c'est une toute autre histoire. ..










Jour blanc, méfiance. Nous tâchons de ne pas prendre trop de vitesse et suivons les soupçons de traces pour gagner le bas de la face. Même si nous ne pouvons pas nous lâcher complètement, le ski est des plus agréables. Nous enchaînons une multitude de virages bien appuyés pour rejoindre le replat précédent la dernière combe. Là, nous voilà sous les nuages. La visibilité s'améliore, l'éventuel risque est derrière nous, nous allons pouvoir finir tranquilles. Cette dernière combe vite avalée, nous terminons la descente en suivant Ber, qui quelques jours auparavant, avait pris son pied dans cette fin d'itinéraire.




Bon choix ! Même si la visibilité fait que ce sont parfois nos jambes qui nous guident au détriment de nos yeux, nous arrivons à prendre du bon temps. Bertrand nous fait visiter le moindre renfoncement pour tailler des courbes en en aillant jusqu'aux genoux!!! Ce petit plaisir pris, nous en sommes quittes pour rejoindre le pont qui nous emmènera dans la forêt pour arriver à la Masure, lieu de ramassage des valeureux skieurs.



En attendant la navette, débrieffing oblige, nous sommes forcés de constater que nous avons eu de la chance. En effet, même si tout l'itinéraire n'était pas dans les meilleures conditions de visibilité, nous avons tout de même pu évoluer en sécurité, sans risque de nous perdre. Il aurait pu en être tout autrement si la couche nuageuse avait été plus épaisse ou avait enrober le sommet de la descente. Bilan plus général, mis à part Eric qui n'était pas en grande forme aujourd'hui, comme cela pourrait arriver à n'importe lequel d'entre nous, nous avons une nouvelle fois rempli nos objectifs, mis à part celui de rider la face Est de la Foglietta. Malheureusement pour vous d'ailleurs, puisque nous n'avons toujours pas de photos dans cette face...


Il ne nous reste désormais plus qu'à rejoindre notre hôtel dans la vallée, afin de récupérer pour la journée de demain aux Arcs, qui s'annonce encore bien remplie...

Ju

vendredi 20 février 2009

Sainte Foy Tarentaize, Mardi 17 Février 2009


En ce 17 Février, Eric et Bertrand sont venus se mettre en jambe du côté de Sainte Foy. Quand à moi, prisonnier de la capitale, je n'ai pu que les envier. Ber, va enfin pouvoir tester le nouveau matos: Les Mythic Légend de Dynastar (on s'en fait pas garçon!!!).


Malheureusement pour eux, le soleil n'est pas de la partie, et c'est dans une ambiance plutôt bouchée que notre ami Ber va faire ces premières traces dans ce petit bijoux de la Tarentaise qu'est Sainte Foy. Vu la météo, pas question de prendre des risques. Après une ou deux pistes pour se chauffer, les gaziers ont envoyé quelques runs en forêt histoire de se mettre à l'abri du brouillard.





Le Monal bien bouché lors de notre départ

Ricco, maître des lieux en cette journée a ensuite fait découvrir la partie la plus intéressante de la station, à savoir son domaine hors piste. Après une bonne marche d'environ une demi heure, voilà les deux compères suffisamment hauts dans le hors piste du Monal pour se faire plaisir. Malgré une visibilité médiocre, la neige est excellente. Ce hors piste, qui désormais est un classique pour nous dans cette station, vous a déjà été décrit précédemment, je ne m'y attarderai pas dessus.






Un chamois sur le bas du Monal pour nous accompagner...


Une fois les 1000m de dénivelé avalés, ils en profiteront pour se faire une petite session ARVA. En effet, Ber vient juste d'acquérir son matériel, il serait bon qu'il apprenne à s'en servir. Visiblement aucun problème, il se familiarise vite avec l'engin : rassurant. Pour terminer la journée, Eric et Ber ne se sont pas trop éloignés des pistes, mais ceci leur a suffit pour faire des TGV (traces à grande vitesse???), dans une large face peu pentue, de quoi se faire de bonnes sensations dans une neige fraîchement tombée.



Pour terminer, un petit tour par la zone techniride, sans trop de visibilité, leur vaudra la péripétie de la journée. Une mauvaise lecture du terrain les précipite dans un étroit couloir (1m50 à tout casser) plus que pentu, plaqué...dégueulasse quoi! En plus de la difficulté de l'itinéraire, la fatigue et la météo ne jouent pas en faveur des gaziers. Ber en profite pour faire une énorme chatte sous les Mythics, encore neufs jusqu'à présent. En fait c'est seulement plus bas qu'Eric explose de rire en voyant le copeau de semelle que Ber trainait sous son ski : environ un centimètre par douze sur 5mm d'épaisseur; joli baptème!!


Après cette péripétie, les gars en sont quitte pour aller débrieffer autour d'une crêpe et d'un chocolat. Bref, journée dans des conditions moyennes mais bien remplie quand même!!



Sainte Foy Tarentaize, Jeudi 1 9 Février 2009
2 jours plus tard, nous revoilà. Initialement, nous aurions du aller à Arêches, mais Poy, notre guide local, n'a pu se libérer. C'est donc à nouveau du côté de Sainte Foy que nous nous dirigeons : ben oui quand on aime...
Cette fois ci, la donne est différente, on peut même dire qu'on pourrait miser All In sur une journée pareille tant les éléments sont réunis. Tout d'abord pour la première fois de la saison, voici le Team au grand complet, équipé, préparé. Ensuite, la sale météo de la journée d'Eric et Ber a gentillement déposé une vingtaine de centimètres d'une neige poudreuse et légère. Enfin, il fait froid (environ -12°), et très beau : gavage en perspective.



Gavage en perspective sur le haut du Monal



Après deux pistes, nous empruntons traditionnellement la crête de la Foglietta pour aller se chauffer dans le Monal. Si les fois précédente nous étions seuls dans ce paradis blanc, les conditions idéales ont quelque peu brouillé ce privilège. En effet, pas mal de monde sur la crête, des traces qui partent à droite à gauche...qu'importe, le terrain de jeu est tellement grand. Après 10 minutes de montée, nous décidons de partir du même endroit que pour notre baptême dans cette face. La pente est assez soutenue, mais la neige excellente, plein soleil, bref, pas mal pour une première descente. Ber s'engage sans trop traîner en savourant le moindre virage, Eric le rejoint à mi-pente. J'y vais à mon tour, mais après quelques courbes tendues, l'appel est trop fort, je ne peux m'arrêter et fait tirer directement jusqu'au lac du Clou. Là l'itinéraire est déjà bien tracé, nous cherchons la neige vierge en profitant de quelques rochers pour nous amuser un peu. On ne s'attarde pas plus, et avalons les quelques combes assez rapidement dans une neige assez sympa pour le bas. Le retour à la station est vite bouclé, nous voilà repartis.





Dans le télésiège nous organisons un peu le reste de la journée. Le couloir de la croix de la Foglietta est appétissant, nous allons nous diriger dans sa direction. Après une vingtaine de minutes de marche, l'envie est trop forte, tan pis pour la croix, nous opterons pour le couloir du Petit col. Un départ assez raide et étroit débouchant sur une large pente, parsemmée de quelques rochers, et rejoignant bien sagement les pistes quelques centaines de mètres plus bas. Ici pause photo oblige, nous décidons de prendre notre temps, de savourer et de prendre quelques clichés...pour votre plus grand plaisir. Ber s'engage en premier pour nous mitrailler d'en bas. Sa trace est propre, il a l'air de se gaver l'enfoiré! Qu'importe, dans quelques minutes, c'est à nous. Eric file le rejoindre. Le haut du couloir est un peu glacé mais après quelques virages la neige se transforme et devient orgasmique. Je m'engage à mon tour, et pars à nouveau pour un run un peu plus long, histoire de shooter Ber en contre plongée. Eric me rejoint par le même chemin que moi. Ber opte pour un autre couloir qu'il dépucelle avec joie, défiant la gravité et cherchant le point de rupture de ses skis (PS: c'est bon il l'a trouvé).




En nous arrêtant, nous découvrons une vue magnifique avec à son premier plan, une belle doline qui nous appelle. Ber passe en mode rafale, et pour que personne ne soit pénalisé, Eric et moi décidons de nous engager en même temps. Ber a fait sa mise au point, c'est parti : Résultat, un cliché plus que réussi digne des magazines spécialisés. Chapeau l'artiste!!


Nous terminerons cette face par de larges courbes en prenant un maximum de vitesse pour finalement rejoindre les pistes un peu plus bas. Si tôt arrivés, si tôt remontés. Au niveau timing, on n'est pas mal, on décide donc de se faire un dernier petit run de proximité avant de manger. Avalé en un rien de temps, il suffit à nous mettre en appétit. Le petit casse dalle entre amis au soleil au Col de l'Aiguille est des plus agréable et s'avérait nécessaire.



Les organismes commençaient à être entamés et la grosse partie de la journée nous attend. Nous prenons notre temps et vers 14h30 nous commençons à nous équiper avec la pointe la Foglietta en ligne de mire. 400m de dénivelé nous attendent pour digérer : impeccable!!! Nous voilà donc partis, Ricco en tête de file, en direction de la dernière descente de la journée, mais pas des moindre : la face Nord de la Pointe de la Foglietta. Les premiers mètres pas trop raides nous permettent de se chauffer et de digérer rapidement, mais tout de suite ça se complique. Les marches s'enchaînent et les jambes se font de plus en plus lourdes. La fatigue et l'altitude ne nous aident pas. Une fois le petit col dépassé, un coup de cul assassin nous attend pour arriver jusqu'à la Croix de la Foglietta. Ici, ça devient difficile mais le plus dur est derrière nous. Au fil de nos pas nous nous élevons et le panorama s'agrandi. La crête recouverte par une énorme quantité de neige s'allonge derrière nous, l'impression est superbe. Cette fois, nous sommes seuls. La marche est éprouvante mais le but approche. La pente s'adoucit. Soudain Ber et moi voyons Eric, parti devant, contempler le décor. Ca est, on y est! Une heure de marche en valait la peine.

D'Est au Nord, des dizaines et des dizaines de lignes possibles

Incroyable...

Magique, immense, grandiose...tout ce que vous voulez pour qualifier ce qui s'offre à nous. Au Sud tout le hors piste du Monal, éclairé de mille feux par le soleil. Au Nord, LA face de la Foglietta, celle dont on entendait parler depuis longtemps, qui nous fraisait rêver aussi. Finalement, mes rêves mêmes les plus fous étaient loins de ce qui s'offre à nous. Un cirque gigantesque s'évase à nos pieds. Les possibilités de lignes sont innombrables, allant de l'Est au Nord, plus de 2000m de crêtes offrent au moins autant de départ possibles, débouchant tous au même endroit. De mes yeux je n'avait jamais vu ça! Et dire que nous avions peur que ce soit trop tracé!!! Pour cette première nous n'allons pas faire les difficiles. Après une pause équipement, ravitaillement et besoin naturels (hein Ber!!!), la pente s'offre à nous. Une belle corniche marque le départ pour le moins assez raide (40° sur les 200 premiers mètres).

Bert se gave dans le Couloir du Petit Col ( et oui... pas de photo à la foglietta )


La neige, tenue à l'ombre toute la journée est d'une qualité exceptionnelle. Nous allons pouvoir nous exprimer à notre guise, en respectant quelques consignes de sécurité car n'oublions pas que c'est pentu et que c'est plein Nord, donc attention aux départs de plaques. Je m'engage en premier en taillant de grandes courbes, puis sors rapidement de l'axe de la pente pour attendre Ber et Ricco. Affolés, c'est trop bon!!! Nous déterminons notre point de chute, déjà 800m en dessous de notre départ et traçons la pente chacun notre tour, taillant de belles courbes sur la partie raide puis à une vitesse phénoménale sur le bas. Dans ces conditions, des skis de 2m ne seraient pas du luxe tant on a l'impression de s'envoler. Le gros de l'itinéraire est avalé en moins de deux; ça passe vite à la descente!!! Nous voilà devant la dernière raideur de la journée, un petit couloir à 35°, gavé d'une neige toujours aussi excellente, donc des plus agréables à skier. Ce dernier débouche sur une large pente peu inclinée mais permettant toutes les folies. Nous débaroulons tous ensembles à grande vitesse, chacun se frayant un chemin dans une neige plus que vierge. Jouant avec nos skis nous en exploitons toutes les capacités : grandes courbes, petits virages, dérapages sur des dolines, tout y passe, de vrais gosses... Ber exploite la moindre portion de fraîche coincée entre deux rochers, Eric tend sa trajectoire et moi je m'amuse avec le relief. La fin de l'itinéraire nous offrent de quoi se faire plaisir malgré le peu de pente; dépréssions, rochers, sapins...on se croirait à Eurodisney!!! Mais problème; c'est déjà fini. Il ne nous reste plus qu'à regagner le hameau de la Masure, par le chemin de randonnée. Ce dernier est des plus agréables, et malgré la fatigue, il nous offre quelques bon fous rires. Véritable Boarder Cross naturel, on y prend facilement de la vitesse, et parsemmé de quelques bosses, il nous demande quand même un peu de vigilance pour faire attention aux piétons qui l'empruntent...ce qui manqua peut être à Ber en arrivant dans un premier hameau!!! Le pauvre chien ne dira pas le contraire après avoir goutté aux Mythics (non pas celui du Mac Do, ceux de Ber!!!). Plus de peur que de mal, il repartira sain et sauf. Quelques instants plus tard, nous voilà à la Masure, où une navette viendra nous récupérer pour nous ramener à la station.



Une journée de plus vient de s'écouler, et quelle journée!!! Au niveau des conditions, nous aurions difficilement pu faire mieux. La gestion du temps, des itinéraires à été des meilleures. Notre niveau de ski est plus qu'encourageant puisqu'en aucun cas nous n'avons été mis en difficulté, et les chutes ont été quasi inexistantes aujourd'hui. En revanche, nous déplorons autour d'une bière un gros bémol : nous avons l'impression de n'avoir encore rien fait de ce que pouvait nous offrir ce petit bijoux de la Tarentaise qu'est cette station. Qu'importe, on revient dans cinq jours...

Ju

jeudi 5 février 2009

Les Arcs, 31 Janvier 2009

Eric et moi sommes partis tôt ce matin avec un seul objectif en tête : rentabiliser la journée et en faire un maximum. Un programme musclé nous attend : Les Lanchettes, le Col d'Entreporte et Les Lanches...il va pas falloir chômer!!!

9H15, ouverture des remontées, nous sommes sur les lattes, si bien qu'on a un peu l'impression d'être seuls sur le domaine. Nous décidons d'attaquer par les Lanchettes après s'être échauffés un peu. L'Aiguille Rouge étant encore fermé, on décide d'attaquer par le Dou de l'Homme (piste du KL), ou nous avons l'agréable surprise de trouver une face pas trop ridée, avec une neige assez froide et donc agréable à skier et idéale pour une mise en jambe. Un court mais joli petit couloir en guise de mise en bouche et c'est parti pour finir à 2000 (km/h ET Arcs 2000).






Après ça, nous passons aux choses sérieuses : Direction télésiège des Lanchettes. Au sommet, nous décidons de marcher un peu pour prendre de la hauteur sur la crète pour cet itinéraire assez fréquenté puisque facile d'accès et autorisé dans la réserve de Villaroger. Cette combe, aux apparences tranquilles est pourtant très avalancheuse puisque orientée Nord Est. Malgré les nombreuses traces, nous prenons toutes les précautions pour éviter le pire, mais le manteau neigeux semble tout de même stable.




Malheureusement, si sur le haut, la neige reste très légère à l'ombre et peu tracée, le bas en est tout autre. En effet, même s'il a neigé quelques jours plus tôt, les endroits vierges sont rares. De plus, pas encore vraiment échauffés, nos jambes sont plutôt lourdes, conséquence sans doute du travail foncier accompli depuis quelques semaines.








Itinéraire HP des lanchettes



Le plaisir de retrouver la neige est quand même là, et nous profitons pleinement du soleil radieux qui illumine cette journée. Sur le bas, un mauvais choix d'itinéraire nous vaudra une petite galère dans un couloir sur tracé et bien encombré par des buissons. Nous terminons ce premier itinéraire dans une neige bien transformée en regagnant les pistes de Villaroger, avec déjà un bon 1000m de dénivelé dans les jambes.



Dans le télésiège, on se dit que la journée va être longue car les cannes sont déjà bien entamées...en fait, c'était rien de le dire!!!




11H30, nous voilà au pied de l'Aiguille Grive (2732m). Ski sur le dos, nous commençons la marche qui nous mènera à son sommet. La trace est déjà faite, ce qui nous facilitera grandement l'ascension. Les cannes chauffent pas mal, et après un bon quart d'heure à allure régulière nous atteignons la corniche sommitale. Les 30 derniers mètres sont plutôt raides, mais vu ce qui nous attends derrière, nous les avalons sans râler.








Une fois au sommet, un petit ravitaillement s'impose, en profitant de la formidable vue à 360° sur les Arcs, Peysey Vallandry, La Plagne... que nous offre ce sommet. Les skis aux pieds, nous devons viser le col d'Entreporte. Après une courte traversée sur l'arrête Sud Ouest, nous voici face à la première partie de l'itinéraire.





Une large face, encore peu tracée, mais malheureusement orientée plein Sud. Du coup neige un peu croûtée sur le haut mais rien de méchant. Au contraire, elle nous permet de tailler de grandes courbes bien rapides. Premiers instants de jouissance. Sur le bas, la neige s'attendrit et la vitesse engendrée depuis le début de la face nous donne l'impression de voler en arrivant sur cette surface.















Nous voilà au Col d'Entreporte. Nous allons basculer direction Notre Dame des Vernettes, plutôt que de faire le Tour de l'Aiguille des rousses, itinéraire beaucoup moins engagé...






Après deux ou trois virages dans un étroit couloir, nous arrivons sur une face en partie ombragée par la majestueuse falaise ocre de l'aiguille (donc bonne neige). On se croirait dans le far west!!!. La pente est assez intéressante (pas loin de 40°), et sa largeur nous permet d'évoluer à grande vitesse sans prendre de risque. En effet, aucun rocher n'apparaît. Les traces sont rares; bref, du bonheur. Eric s'engage et prends l'option "virage de 30 mètres" pour tester un peu les Pogo Sticks (ses nouveaux skis). Apparemment, il en est content. D'après lui, ça se pilote tout seul. Il faut dire que la qualité de la neige facilitait les choses.



Sans plus tarder, je le rejoins. Nous prenons soin de nous arrêter à l'abri d'un éventuel départ de plaque. Sur le bas, le couloir se resserre, et une vilaine coulée rempli le goulet. Visiblement, elle n'est pas vieille puisque non recouverte de neige, ce qui nous calme un peu et nous fait redoubler de prudence. En même temps, au moins, c'est purgé!! Ceci nous oblige à déchausser et à entreprendre une traverser sur la droite pour faire tirer en direction de la chapelle.




Sur le bas, la neige souffre du soleil et est d'une bien moindre qualité. Mais le plaisir est là, nous terminons entre les sapins avant de rejoindre le sanctuaire, 1300m en dessous de notre départ, pour un casse croûte bien mérité.








Cet endroit constitue un véritable havre de paix. Finalement pas très loin des pistes de Peysey, il offre un isolement des plus appréciable pour faire une pause. Nous prendrons donc notre déjeuné en plein soleil, face à la face Nord de Bellecôte (La Plagne), en imaginant déjà toutes les lignes qu'il y aurait à y faire. Quelques promeneurs en raquettes en font de même, et nous demandent d'où nous arrivons avec nos skis dans un tel endroit. "De là haut m'ssieur dame":





Le repas à peine avalé, nous repartons en direction de la station pour notre troisième itinéraire. Après avoir pris pas mal de remontées, ce qui nous permet de récupérer un peu, nous nous retrouvons en haut du télésiège de Grand Col.









Marche d'approche et itinéraire Aiguille Grive-Col d'entreporte- ND des Vernettes ( Marche d'approche en noir )

Il est déjà 15h 15, mais nous pensons avoir largement le temps de finir. Après une petite marche en traversée, nous nous retrouvons au pied de l'aiguille du Saint Esprit sur le bas du glacier du Turio. La vue qui s'offre à nous est grandiose. D'un côté le col de la Chal, au centre l'Aiguille Grive que nous avons escaladée ce matin, devancée par la crête des Lanchettes qui n'est autre que notre objectif.





De l'autre, une vallée qui débouche sur des montagnes à perte de vue. Et toujours ce sentiment de solitude, de plénitude et de bonheur avant d'attaquer la face. De nos jours, ces instants sont rares en montagne et nous en savourons chaque seconde. Le soleil inonde le paysage et détend un peu la neige pour notre plus grand plaisir.



Quelques traces partent sur la gauche de la face, un peu plus à l'ombre, mais bénéficiant de la température clémente de l'après midi au soleil, nous avons la chance de pouvoir s'engager en plein milieu de la face, où aucune trace n'est faite, tout en bénéficiant d'une neige d'exception.







Eric s'engage et déclenche des jets de poudreuse à chaque fois que ses carres mordent dans la neige. L'impression est superbe, et le ski rendu vraiment facile par la qualité de la neige...bref, magique!
Sans plus tarder, car en le voyant ça me démange, je file le rejoindre en savourant chaque virage. Nous n'avons pas de mots pour exprimer notre joie d'être ici, et ne manquons pas d'avoir une pensée pour Bertrand, tranquillement assis dans les travées du Stade de France. Tu ne sais pas ce que tu rates mec!! Eric parle même de n'avoir jamais skié dans une neige aussi bonne. Légère mais pas trop non plus, elle lui permet d'exprimer toute la puissance de ses nouvelles lattes qu'il qualifiera de jouets tant elles sont facile à manoeuvrer... dans de telles conditions en tous cas.







Une fois cette pente ridée, il nous reste à regagner la crête des Lanchettes en quelques minutes de marche. Celle ci donne sur plusieurs couloirs, de difficulté semblable. Le premier arrivé est donc le premier servi. Ainsi, pour bénéficier de la virginité de la neige, nous choisissons de faire tirer à flanc de crête jusqu'au dernier, vierge de toute trace et bien ombragé.






Là encore, nous l'avalons avec un grand bonheur avant de rejoindre le grand replat où se croisent tous les itinéraires de ce versant, venant de l'Aiguille Grive, du col de la Chal... Le soleil commence à baisser et il nous reste la dernière difficulté à passer : la combe de l'Etroit (qui porte bien son nom d'ailleurs!!).





Par contre, là c'est une toute autre histoire. La neige est plus que transformée, durcie sur le dessus et molle en dessous. Mes jambes sont de véritables poutres et la médiocrité de la neige me fait vivre un enfer. Je n'en peux plus, n'arrive plus à faire tourner les skis, et les nombreux arbres et rochers ne me facilitent pas la tâche. Cette fois il est vraiment temps qu'on arrive.

Le Pont Baudin, notre objectif, me semble à une éternité. Alors qu'un petit moment de réconfort se présente à nous : deux chamois se jouent de la pente avec un peu plus d'aisance que nous à dix mètres à peine de nos spatules. Certes, ce n'est pas grand chose, mais ceci me rappelle que les boulevards et la foule de la station sont bien loin et que je devais relativiser par rapport à mon état de fatigue, finalement, le jeu en valait la chandelle aujourd'hui!!!
Encore quelques virages et nous regagnons le hameau de Pont Baudin par les pistes de ski de fond...sans savoir ce qui nous attendait!!!

En effet, nous avions prévu de rentrer en navette. Il est 16H45, aucune navette ne va jusqu'à Arcs 1800 où nous sommes garés. Celle qui nous en rapprocherait le plus s'arrête à Vallandry et passe dans une heure, sans compter qu'il fait -11°C et que nous devrons terminer à pied : super!!! C'est alors que le messie est venu à nous.

Itinéraire des Lanches ( difficile à matérialiser car dans l'envers des Arcs )

Deux dames qui venaient du ski de fond ont eu la gentillesse de nous ramener initialement jusqu'à Vallandry, puis même jusqu'à Bourg Saint Maurice pour prendre une navette. Je ne sais pas si on faisait tant de peine que ça, mais elle nous ont même proposé de nous remonter jusqu'à Arcs 1800! C'est avec un peu de gène, mais une grande satisfaction que nous acceptons volontiers. Disons que tout simplement que sans elles, on était mal!!!

Ceci nous a tout de même valu le fait d'arriver à 18H30 à la voiture, complètement lessivés par cette journée que je qualifierais de grandiose. Grandiose tant par la météo, que la qualité de la neige pour une grande partie des itinéraires suivis, ou que par ses derniers, qui nous ont fait une nouvelle fois découvrir des facettes de cette station que la plupart des touristes n'imaginent même pas. Et pourtant, dieu sait qu'il nous en reste à faire rien qu'ici!!!


Toujours est il que petit à petit, nous suivons avec application la ligne que nous avions donnée à notre saison en direction de Las Lenas, avec des itinéraires de plus en plus engagés. Techniquement, il semble que ceci s'avère payant puisque nous prenons de plus en plus de plaisir à évoluer dans le raide. Seul petit bémol, la préparation physique , pourtant indispensable pour cet été, semble peu compatible avec des journées pareilles. Mais bon nous ne pouvons faire autrement, et tout ceci est annonciateur de grands moments de bonheur dans l'hémisphère sud. En effet, si, l'organisme fatigué nous arrivons à prendre autant de plaisir qu'aujourd'hui, je n'ose imaginer ce que ce sera lorsque nous serons vraiment affûtés!!! En attendant, il nous reste encore pas mal de sorties cet hiver pour en profiter et nous ne manquerons pas de revenir faire un tour par les Arcs sans doute.

Ju

dimanche 1 février 2009

Voici le premier cycle de notre préparation physique: Au programme, endurance de base, volume quadriceps, proprioception membres inférieurs, renforcement ceinture lombaire ( et toujours un peu de ski...)



 

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