mardi 2 décembre 2008

The place to be

Paris, 19 mars 2008.

Depuis plusieurs semaines, la neige se faisait attendre, depuis plusieurs jours, elle tombe en abondance sur les Alpes. Il est prévu que nous sortions les lattes le samedi, mais nous ignorons encore où... Au vu de l' importance des précipitations qui s'abattent sur la région, la destination est toute trouvée: ce sera direction La Grave. Par précaution, chacun récupère un peu de matos dans son collège (cordes, baudriers, descendeurs...).


La veille du départ il neige tellement que nous hésitons à maintenir le choix de la Grave, pourtant, la météo annonce du mieux pour le samedi.


Dernière concertation, on se lance, on verra bien, même si le haut n'est pas ouvert, il y aura de quoi se faire plaisir dans les mélèzes.

Le matin, au fil du trajet, le jour se lève et la rareté des nuages dans le ciel éveille une certaine excitation dans la voiture. A Bourg d'Oisans, les 40cm de neige sont annonciateurs de ce qu'il a du tomber plus haut...une grosse journée s'annonce.

Arrivés à La Grave, le bleu rempli le ciel et les 50cm de fraiche déposés sur le parking par dame nature nous rendent euphoriques...mais prudents. La décision est prise de louer ARVA pelle et sonde pour Eric et Ber. Dans la file d'attente du téléphérique, déjà longue, le patrouilleur nous apprend que les Ruillans ouvrent, et donne quelques consignes. Gaz!

Aux alentours de 9h30, ça y est, on a le cul dans le téléphérique. Plus on monte, plus le spectacle est grandiose. Dans la cabine, on n'en peut plus! Pire! Un local nous rejoint à P1 et nous fait languir en racontant sa première descente. Grosse excitation!!

Une fois en haut, pas question de perdre du temps...


On opte pour les Vallons de la Meije pour la première, déjà tracés, certes, mais encore pleins d'espaces vierges. Les premières courbes sont jouissives, et en peu de temps on avale les premières pentes. L'épaisseur de peuf est impressionante et sur les replats, on peine à avancer...

A peine arrivés en bas du deuxième tronçon, c'est reparti, cette fois, direction les Vallons de Chancel. Encore mieux!! Beaucoup moins tracés et littéralement gavés de neige cet itinéraire nous laisse rêveurs, et nous avons du mal à trouver les mots pour raconter ce qui se passe. Ber en snow jubile, Ricco n'en crois pas ses yeux, et moi j'en chie avec mes B3, manifestement pas assez FAT pour un jour pareil! La gavade, ça creuse...on décide de faire tirer jusqu'à La Grave pour casser une croute, mais avant cela, on se régale dans les mélèzes, jouant avec le relief, et laissant chacun une trace au grès de notre inspiration.


Un petit quart d'heure plus tard, nous voilà déjà reparti. Arrivés à 3200m, le temps se couvre un petit peu, et bizarement, il y a beaucoup moins de riders que ce matin, pour ne pas dire que nous sommes quasiment seuls dans les Vallons de Chancel...Dommage pour les absents,les conditions sont toujours exceptionnelles. Comme des gosses, on profite de chaque combe au maximum, et inconsciemment, chacun se laisse aller, à un tel point qu'en dessous du lac de Puy Vachier, nous sommes en proie à un petit moment de doute...Ber descend trop bas, moi je tire trop à droite, bref nous voilà tous séparés. Quelques instants plus tard, Ricco arrive dans un drôle d'état, il vient de se prendre une coulée sur la gueule, minuscule certes, mais ça l'a secoué!!! Un mal pour un bien puisque cet avertissement nous amène à faire vraiment attention par la suite.

Les heures défilent mais c'est trop bon... Pas de temps à perdre, on remonte illico pour essayer d'en tomber une dernière. Arrivés aux Ruillans, surprise!!! Alors que la plupart des riders ont bâché, le téléski de la Girose vient d'ouvrir. Ber et Ricco qui ne sont jamais montés là haut, vont gouter à la haute montagne. Le prix à payer pour Ricco: une grosse caillante due à un gant de merde. Mais en haut quel spectacle!!!

Cette fois ci la montagne est vierge de trace. Rien que les courbes taillées sur le glacier, pourtant peu pentu, sont un vrai bonheur. Connaissant un peu le coin, j'emmène les gazier au départ de l'itinéraire de la combe de Chirouze. La couche de peuf est impressionnante, un bon mètre cinquante sans se vanter à certains endroits. Avant d'attaquer la première face, le brouillard s'est installé et nous rend la lecture du relief plus difficile, il faut quand même éviter certaines crevasses.... Avant de partir je m'engage un peu dans la pente pour filmer Ber et Ricco. On se dit simplement que vu la pente et l'épaisseur de neige il ne faudra pas tomber...

Ber se la régale en survolant littéralement ce mur de poudreuse, Eric semble prendre son pied jusqu'à ce que... à quelques mètres de l'arrivée, c'est la tôle!!! En jouissant, je le rejoint immédiatement. Skis perdus, mains glacés, et gros risque d'avalanche! Alors que Ber pousse pour rejoindre Chancel, nous, on est pas sereins et on essaie de faire au plus vite pour se casser de là c'est trop dangereux.

Une fois cette péripétie terminée, on rejoint Ber et terminons la descente par la brèche Pacave, là encore peu tracée en fin de journée. On fini dans les vallons, quasiment seuls et sous les flocons qui tombent en abondance. Les jambes sont super lourdes, les esprits moins lucides mais la satisfaction est immense. Quelle journée!!!

Petit débrieffing devant un demi avant de reprendre la route : C'est au total 6400m de dénivelé que nous avons avalé dans la journée, et tous, dans des conditions exceptionnelles, que l'on rencontre peut être une ou 2 fois par hiver. D'autant plus, qu'étant fin mars, le manteau neigeux était stable, et en en parlant avec des locaux, aucune coulée n'est partie dans la journée, malgré la quantité de fraîche. Que nous soyons allé n'importe où dans les Alpes ce jour là, nous aurions pu nous gaver, mais être à La Grave, la mecque du freeride, un jour pareil, ç'est vraiment l'orgie, et aucune comparaison ne semble possible, même si nous sommes loin d'avoir exploitées toutes les possibilités qu'offre une telle montagne. Et si en plus, cette journée est réalisée entre potes, c'est vraiment du bonheur, et peut être les prémices d'une grande aventure...


... Rendez vous cet hiver dans les Alpes pour préparer un rêve : Skier les faces de Las Lenas (Argentine)

Ju

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