lundi 14 décembre 2009

Tignes, 13 Décembre.

Voilà des semaines que nous l'attendions. Enfin, nous retrouvons la neige, qui cette saison se fait quand même attendre.
L'opportunité nous a été offerte par l'aimable Bureau des étudiants de l'institut VATEL de Lyon qui nous fait la journée bus + espace Killy à 25 euros, il n'en fallait pas plus pour nous faire sortir les lattes. Pour ma part, je compte sur les récentes chutes de neige et une météo clémente pour enfin tester ma nouvelle paire, disons que ça commençait de me démanger.
Comme à notre habitude, nous avons un minimum préparé cette première sortie, en repérant cinq ou six itinéraires, assez faciles d'accès et pas trop engagés pour une remise en jambe, histoire de retrouver des sensations, et faire le point sur la condition physique.
Arrivés à 8h30, le ciel est bleu, le froid glacial. Nous prenons le temps de nous équiper, de faire une petite piste pour se chauffer un peu les cannes, retrouver les marques et nous voilà partis en direction du sommet de la Tovière.
Objectif, les oreilles de Mickey. Un couloir à double entrée, débouchant sur une large pente et ne demandant pas trop de marche. Du bus, nous avons remarqué qu'il n'était pas tracé, impeccable. Direction la cabane des pisteurs pour avoir leur avis : première désillusion ; il a dégueulé et de grosses boules de glace encombrent le bas du couloir. Pas question d'aller se faire chier là dedans.
Nous écoutons donc nos interlocuteurs et prenons la direction de la Sache. La remontée a ouvert la veille, les traces devraient être rares. Mais, dans le télésiège, notre regard se portes sur une combe bien ombragée, remplie de neige fraîche et sans aucune trace : Les grapillons. Un des itinéraires que nous avions repéré. Ni une ni deux, arrivés en haut du télésiège, nous mettons les skis sur le sac et partons pour notre première balade de la saison. Nous grimpons jusqu'à un petit col puis longeons une crête. Deux snowboardeurs nous précèdent mais traînent un peu. Nous choisissons de les contourner par le haut : mauvaise pioche, la crête ne mène nulle part. Nous en sommes quittes pour nous laisser gliser jusqu'à une entrée de couloir : les Chardonnet.
Le départ semble sympa et part sur la gauche. Je m'y engage, si c'est bon, je ne m'arrête pas. Malheureusement, il a été déjà été descendu...en travers, ce qui nous oblige à de bons vieux virages sautés vu l'étroitesse du passage. En prenant notre temps nous en voyons la fin et pouvons ouvrir un peu plus nos courbes sur la bas du couloir qui donne sur une large pente. Facile d'accès, celle ci est déjà tracée mais la neige est profonde et excellente, ce qui suffit à notre bonheur pour ce premier run. Physiquement tout va bien, techniquement, il semble que la quinzaine de cet été porte ses fruits, nous sommes bien stables dans cette neige déjà tracé. Bilan positif.
Si tôt arrivés en bas, nous décidons de remonter, pour cette fois ci faire les Grapillons, notre itinéraire initialement prévu. Nous prenons donc le même départ, franchissons le petit col qui nous sépare d'une belle pente, et nous laissons glissé jusqu'à la moitié d'un cirque d'un blanc immaculé par le soleil. le temps de charger les skis, et nous voila partis pour cent cinquante mètres de dénivelés dré dans l'pentu. J'ouvre la marche en tentant de prendre des traces faites par des peaux. La neige ne tient pas, on s'enfonce jusqu'aux cuisses, génial ! Les premiers mètres sont délicats, en travers de la pente nous n'avançons guère. Puis peu à peu, nous retrouvons le rythme et progressons doucement. A mi pente, je décide de couper les lacets laissés par les traces. Nous adoptons notre technique utilisé en Argentine. Marche après marche, nous progressons, mais que c'est dur. C'est dans des moments comme celui là que je réalise que notre préparation physique effectuée avant l'Argentine a bien porté ses fruits là bas.
En grimpant, j'aperçois Eric, quelques mètres plus bas, la tête dans les gants, incapable d'avancer. Reprise difficile pour lui, va falloir se bouger le cul pour retrouver la caisse. J'en déduis rapidement qu'il n'y aura pas de prise de relais aujourd'hui. Visiblement pas loin du but, je prends sur moi et avance petit à petit. J'ai en ligne de mire une bande rocheuse qui évitera qu'on s'enfonce trop.
Malheureusement, une fois à sa hauteur, la pente est trop raide et je glisse sur cette paroi mixte. Eric me choppe au vol et m'évite une glissade dont je me passe volontiers; la remontée qui s'en serait suivie surtout.
Nous contournons finalement cette zone. Sur les derniers mètres, Eric fait la trace, et nous voilà une petite heure après notre départ, à notre objectif. Une petit brèche sur une longue crête, donnant d'un côté sur notre itinéraire et la station, de l'autre, sur des immensités montagneuses. Ce silence me manquait. Pas un bruit, personne autour de nous. C'est peut être ça que j'aime par dessus tout... Une petite collation rapidement avalée et nous voilà partis. La première combe est déjà tracée, la dernière aussi, la deuxième non.
Nous l'avions repéré depuis le bas, elle est à nous ! Je déclenche mes premiers virages, quel bonheur. Rapidement je prends confiance en mon nouveau matos et me permet de jouer un peu avec les mouvements de terrain, les courbes s'agrandissent, l'air siffle dans les oreilles, c'est bon, très bon. Eric me suis de très près. Même sensations, même facilité. Que demander de plus, un vrai régal
De là, nous regagnons le haut des vallons de la Sache. Un hors piste de proximité, accessible par gravité mais peu tracé en ce début de saison. Nous basculons sur le versant Nord pour effectuer une petite traversée. Eric s'engage en premier et va chercher sur la gauche une petite lèvre jouxtant le run. il termine par quelques belles courbes, découvrant quelques cailloux par manque de neige. Je le suis rapidement, prenant l'option de droite. Dans les traces au départ, je me rapproche au fil de la descente d'une épaule longeant la pente sur sa droite. Sur les premiers virages la neige est excellente, bien froide. Je prends confiance et tend un peu plus ma trajectoire. Malheureusement, plus bas, le vent a soufflé le relief, et je termine le run par une belle chute sur les cailloux. Tout vole ! Merci le casque...Plus de peur que de mal, je me relève et nous terminons la descente dans une neige de rêve. Il manque seulement un peu de pente pour se faire plaisir, mais bon, pour une première sortie...
Nous regagnons la station sagement par les pistes avant de se caler dans un bar en attendant le départ du car...
Cette première journée se termine, pour ce qui est du ski tout du moins, car maintenant il faut remonter à Paris, 3 heures de bus et 4 de voiture, dur dur, mais ça valait bien ça...
P.S.: désolés, pas de photos pour cette première journée, l'envie de skier était trop forte

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