vendredi 7 janvier 2011

Secret spot, 27 décembre 2010

Seul dans ma voiture, voilà déjà une bonne vingtaine de minutes que j'attends. Comme à son habitude, Ricco accuse un bon retard sur l'heure de rendez vous. Pas des heures, mais juste assez pour me crisper un peu, en voyant les voitures et autres navettes passer devant moi en direction de la station. Circonstances atténuantes soit disant... Un accident bloque la route à l'entrée de Bourg Saint Maurice et l'obligera à ruser pour venir me retrouver. Heureusement, aujourd'hui c'est dans notre secret spot que nous avons rendez vous.
Malgré une météo incertaine, nous décidons d'aller poser une voiture de l'autre côté de la station, au cas où nous pourrions envisager des manoeuvres plus conséquentes. Hier, j'étais déjà dans les coins mais seul. Dommage, car aucun itinéraire n'était encore tracé, mais en discutant avec les pisteurs, des coulées sont parties dans les jours précédents, ce qui me conforte dans l'idée de ne pas tenter le diable. Malgré tout, profitant du grand soleil qui illumine toutes les faces environnantes, j'ai pu me mettre quelques belles lignes, avant que la fatigue accumulée pendant les fêtes n'ait raison de mon corps.

Bref aujourd'hui, il faut rentabiliser, se cramer les cuisses, et tracer autant que possible.
Après s'être équipés rapidement histoire de refaire un peu de notre retard, direction le sommet de la station. Ricco ne cache pas sa déception. Au téléphone je lui avait annoncé que la station était déserte, qu'aucun couloir n'était tracé. Mais avec ce mauvais temps, il va falloir se replier sur la fôret, où le haut semble avoir déjà été ridé. Pas grave, on commence de bien connaître le coin, on va aller explorer un peu plus loin.

La neige est aussi profonde et douce qu'hier, la visibilité en moins. Sur les premières rotations, Ricco a un peu de mal à trouver ses marques, mais une fois que les moteurs sont chauds, tout s'enchaine. La neige, se met à tomber, ce qui nous excite encore plus. Les lignes choisies sont de plus en plus joueuses. Nous n'hésitons pas à nous mettre quelques jolis vols, sauter de petites barres dans la continuité de nos lignes. Révolue l'époque ou nous nous arretions à chaque rotation pour faire des photos, désormais, on enchaîne tels des morts de faim, gardant la session images pour la fin de journée lorsque la jauge est au rouge.
Du coup, c'est pas loin de 7000 m de dénivelés que nous nous enfilons dans la journée, sans passer plus de 2 fois dans nos traces et avec un seul arrêt aux stands. Et si la fatigue se fit ressentir assez tôt dans la journée, chacun de nous eut son moment d'euphorie pour remotiver son accolyte et repartir pour un tour.
Lors du soit disans dernier run, sur le chemin de traverse qui nous ramène sur le domaine, je repère une ligne qui s'ouvre dans la fôret de connifères de plus en plus dense. Du coup nous voilà repartis pour un tour, cette fois ci jusqu'en bas de la station. La neige est tombée en abondance, ce qui nous permet de descendre assez bas, avant de tomber sur ce qui semble être un chemin de raquettes. La nuit commence à tomber, les bois s'assombrissent.
Trempés jusqu'aux os d'avoir rider cette épaisse chute de neige toute la journée, nous rions tels deux gosses de notre perdition. Il y a seulement deux ans de cela, nous aurions sans doute été pris de panique. Aujourd'hui, connaissant la station par coeur, nous rentrons bien sagement à la voiture, les cuisses vides mais encore grandis par cette expérience qui nous a permis de découvrir une partie encore inexplorée de la fôret profonde de notre secret spot, sans avoir croisé personne de la journée. Ce soir, c'est direction Val d'Isère, où la météo s'annonce beaucoup plus clémente pour demain.

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