jeudi 26 février 2009

Sainte Foy, Acte 3

Sainte Foy, le 24 Février 2009


Et oui, encore Sainte Foy allez vous dire... Que voulez vous, un coup de foudre c'est ça, on tombe amoureux et on ne peut plus s'en passer. Cette fois, nous voici en Tarentaise pour deux jours. Aujourd'hui à Sainte Foy pour terminer le boulot, demain aux Arcs pour progresser au niveau difficulté et engagement.
Au programme de la journée, , depuis le télésiège de l'aiguille ( point jaune ), un petit run dans le Monal ( point vert ) histoire de profiter du soleil matinal et de se chauffer, suivi du couloir de la Croix ( point rouge ) , et enfin, de la Face Est de la Foglietta ( point bleu ).









Afin de changer un peu des départs habituels pour le Monal, nous décidons de grimper un peu sur la Crète de la Pierre d'Arbine, à droite du col de l'Aiguille. Afin de vous faire partager un peu cela, je reste sur la piste pour prendre quelques photos. Ber et Eric avalent rapidement la centaine de mètres qui les amènera au départ et c'est parti!!






Départ assez raide pour une première, Ricco s'élance dans une face bien ensoleillée et vierge de toute trace. A peine le temps de dessiner quelques courbes, le voilà déjà en bas à observer Ber qui va s'élancer Ce dernier optera pour un passage étroit et bien raide entre deux rochers avant d'envoyer de grandes courbes à pleine vitesse ( photo ). Même philosophie qu'Eric, ce premier run ce fera à grande vitesse. Rapidement je les rejoins, et nous terminons la classique descente du Monal quasiment les yeux fermés tant nous commençons par la connaître, mais bon...elle est idéale pour un échauffement, donc nous y revenons forcément. Une fois la petite marche de retour effectuée, sous les nuages cette fois ci, nous regagnons rapidement le haut de la station, avec pour objectif, le couloir de la Croix.










Situé à un peu plus de la moitié du chemin de la pointe de la Foglietta, nous voilà partis sur cette crête que nous commençons à bien connaître, mais qui nous procure toujours ce même émerveillement tant elle offre des points de vue magnifiques et une infinité de lignes à tracer. Pour notre part, nous décidons de partir en traversée depuis la croix, pour rejoindre un couloir orienté de Nord Ouest à Sud Ouest suivant le côté ridé. Ce couloir assez raide semble toutefois propice aux avalanches puisque dessinant un véritable entonnoir et se terminant en un pipe naturel de quelques centaines de mètres Prudence donc, avant de nous engager, nous déterminons des points d'arrêt.







Eric s'élance en premier et a un peu de mal à trouver ses marques dans la première raideur de la journée. Qu'importe, il s'en sort quand même. Ber ne tarde pas à le rejoindre par le même chemin et se fait surprendre par un rocher bien caché qui lui aura voulu un joli salto volontaire, dans un souci de préservation de son matériel. Là encore, plus de peur que de mal, Bertrand rejoint Eric tranquillement.







Resté pour prendre quelques photos, je profite de leurs mésaventures pour prendre un autre itinéraire. Mon choix s'avèrera être le bon : un vrai régal! Je trace un peu plus bas qu'eux, me mettre à l'abri pour les attendre. Nous voilà véritablement dans le couloir. L'idée de penser que ça pourrait partir au dessus me fait frissonner. La quantité de neige se trouvant dans la partie supérieure de la face pourrait nous propulser au delà de ce couloir si elle venait à partir. Heureusement, le risque est faible aujourd'hui (2/5) et le manteau neigeux est bien stable.







Ber ne tarde pas à s'engager et s'arrête à mi pente pour prendre quelques photos.




Eric, un peu perturbé par son début de run difficile, décide de se racheter. Il prend pas mal de vitesse et dévisse dans une de ces gigantesques courbes. Explosion : tout vole! Une belle frayeur, heureusement que les fixations étaient bien réglées car à cette vitesse, c'est un coup pour se blesser. Ber et moi situés au dessus, n'avons rien vu. Je me lance, traçant le côté gauche du couloir offrant un bien meilleure neige que son opposé. Passant à côté d'Eric appliqué dans ma descente, j'en oublie de voir qu'il a déchaussé. Bertrand en fera de même; désolé Ricco!! Décidément, ce run ne restera pas l'un des meilleurs souvenirs d'Eric, au contraire de moi, qui ai vraiment apprécié ce couloir. Raideur (40° environ), belles trajectoires, neige excellente sur les morceaux restés à l'ombre ; bref, un régal.



Rapidement remontés au sommet des remontés, nous avalons le casse croûte avant de nous diriger vers la pointe de la Foglietta, avec pour objectif de rider la face Est, plus ensoleillée, pour faire quelques belles photos. Au fil du repas, le ciel se bouche de plus en plus, les nuages montent...que faire ? Nous prenons l'option d'entreprendre la montée, avec l'espoir qu'une fenêtre s'ouvre, nous permettant de descendre dans de bonnes conditions. A la moitié de l'ascension, nous sommes en proie au doute. Le ciel est de plus en plus bouché. Pas question de descendre la Foglietta dans ces conditions, encore moins par une face que nous ne connaissons pas. Nous jetons un oeil à la carte pour voir si le Monal pourrait constituer une issue. Pas évident, pas mal de barres rocheuses se trouvent sur l'itinéraire le plus simple, et par jour blanc, pas question de prendre de risque. Le soleil ne semble vraiment pas loin, nous décidons de monter jusqu'en haut. Bingo, quelques dizaines de mètres au dessus de notre arrêt, nous voilà au dessus des nuages. Splendide. Seuls les sommets émergent de cette mer ouatée, illuminée de mille feux par le soleil tombant. Eric bataille à tomber les derniers mètres de l'ascension... un jour sans pour lui....


Une fois en haut, nous profitons de ces instants de solitude pour prendre quelques photos, manger un morceau et prendre une décision quant à notre itinéraire. Pour ce qui est de la face Est, pas question : nous ne la connaissons pas du tout, une erreur de lecture ou une mauvaise trajectoire pourrait nous jouer des tours dans les nuages.





Le haut de la face Nord, partie raide de l'itinéraire, est bien éclairé. plus bas, les nuages remplissent le cirque. Nous décidons tout de même d'y aller. Nous connaissons la ligne à suivre, il suffira d'être prudents dans le jour blanc. Eric se lance dans la même ligne que la fois précédente, recouverte à nouveau par une bonne couche de fraîche. Ber et moi faisons tirer sur la droite pour aller mordre dans un morceau complètement vierge, propice à notre bonheur. Nous nous rejoignons tous les trois un peu plus bas, pour couper sur la gauche afin de contourner une barre rocheuse. Et là c'est une toute autre histoire. ..










Jour blanc, méfiance. Nous tâchons de ne pas prendre trop de vitesse et suivons les soupçons de traces pour gagner le bas de la face. Même si nous ne pouvons pas nous lâcher complètement, le ski est des plus agréables. Nous enchaînons une multitude de virages bien appuyés pour rejoindre le replat précédent la dernière combe. Là, nous voilà sous les nuages. La visibilité s'améliore, l'éventuel risque est derrière nous, nous allons pouvoir finir tranquilles. Cette dernière combe vite avalée, nous terminons la descente en suivant Ber, qui quelques jours auparavant, avait pris son pied dans cette fin d'itinéraire.




Bon choix ! Même si la visibilité fait que ce sont parfois nos jambes qui nous guident au détriment de nos yeux, nous arrivons à prendre du bon temps. Bertrand nous fait visiter le moindre renfoncement pour tailler des courbes en en aillant jusqu'aux genoux!!! Ce petit plaisir pris, nous en sommes quittes pour rejoindre le pont qui nous emmènera dans la forêt pour arriver à la Masure, lieu de ramassage des valeureux skieurs.



En attendant la navette, débrieffing oblige, nous sommes forcés de constater que nous avons eu de la chance. En effet, même si tout l'itinéraire n'était pas dans les meilleures conditions de visibilité, nous avons tout de même pu évoluer en sécurité, sans risque de nous perdre. Il aurait pu en être tout autrement si la couche nuageuse avait été plus épaisse ou avait enrober le sommet de la descente. Bilan plus général, mis à part Eric qui n'était pas en grande forme aujourd'hui, comme cela pourrait arriver à n'importe lequel d'entre nous, nous avons une nouvelle fois rempli nos objectifs, mis à part celui de rider la face Est de la Foglietta. Malheureusement pour vous d'ailleurs, puisque nous n'avons toujours pas de photos dans cette face...


Il ne nous reste désormais plus qu'à rejoindre notre hôtel dans la vallée, afin de récupérer pour la journée de demain aux Arcs, qui s'annonce encore bien remplie...

Ju

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