mardi 26 janvier 2010

Arcs explorers

16 Janvier, Les Arcs


Partis vendredi soir de Paris, nous avons le plaisir de venir rider la Tarentaise pour un week end. En vue de notre trip en Suisse où Pauline (voir présentation des riders) se joindra à nous, celle ci nous accompagne pour son premier week end freeride, loin des piquets dont elle a l'habitude. Et mademoiselle débute plutôt pas mal avec nous, puisqu'elle a contacté des amis à elle, habitants à Bourg Saint Maurice, qui acceptent de nous héberger pour tout le week end : Olivier et Arranza, dit Sassou, deux amoureux dont le coeur déborde de générosité, et que nous souhaiterions à nouveau remercier à travers ces quelques lignes. Le décor est planté, le programme est le suivant : Samedi, les Arcs et dimanche, Sainte Foy.

Et le séjour commence très fort ! Pensant louer des fats sur place, Pauline court de magasins fermés en magasins de merde pour se retrouver avec une pauvre paire de Scott ressemblant à tous sauf à des skis de freeride. Sans doute gagnée par l'émotion, en attendant le funiculaire, elle nous fera part de plusieurs oublis de matériel dont nous tairons la description. Ok, on s'affole pas, on a le temps!!!, même si on en connaît qui se seraient cassés tout seuls (hein Pat'!!!). Non, nous prenons ça à la rigolade et nous nous débrouillons pour combler rapidement ces petits manques...disons d'énergie en général.


Nous voilà rapidement au pied de la première rotation de la journée : les couloirs de Comborcière. Jamais empruntés par nos spatules, ils nous attirent l'oeil depuis un moment lorsque l'on prend le télésiège éponyme. Nous voilà partis pour un bon quart d'heure de marche, skis sur le dos, en direction de Fond Blanc, le tout sous un beau soleil. Une fois en haut, nous hésitons : Fond Blanc est bien éclairé, déjà un peu tracé. La neige semble un peu cartonnée tout de même. De l'autre côté de la crête, le premier couloir de Comborcière nous appelle. Une bonne quantité de poudre et aucune trace. Ce couloir assez raide se resserre rapidement avant de tourner sur sa gauche, si bien que l'on ne voit que le haut du run. Assez pour calmer notre euphorie et nous concentrer d'avantage. Eric se lance, ça à l'air de tenir, mais prudence. Nous attendons patiemment que le précédent soit sorti avant de s'engager. Le sluff déclenché par notre passage élimine une grosse partie de la neige. Le couloir se resserre sur une barre qui le traverse, ne laissant qu'un étroit passage pour nos skis. Sur la défensive, aucun d'entre nous ne prendra réellement de plaisir dans ce couloir. Sur le bas, la pente s'ouvre et nous pouvons relâcher la pression. C'est bon nous sommes chauds, pour ne pas dire déjà bien entamés. Une chose est sûre, ce couloir n'est pas le meilleur que l'on ait fait.

Arrivés au Pré saint esprit, il est temps pour nous de regarder en direction de l'Aiguille Rouge. Déjà, le temps semble se couvrir, ce qui pourrait compromettre nos projets. Et ces derniers se dirigent vers le couloir en S. Un classique des Arcs, mais dont l'entrée nous donnera du fil à retordre. Pire, nous ne la trouverons pas. Engagés dans ce qui semble être la bonne trace, nous nous retrouvons rapidement dans une impasse. Skis sur le dos, la paroi devient mixte et c'est littéralement de l'alpinisme que nous faisons. Le chemin devenant trop dangereux, nous faisons unanimement demi tour. Pas à pas, nous désescaladons comme nous le pouvons les quelques mètres gravis. Les avis divergent : Eric pense que c'est plus bas, moi je maintiens que c'est ici. Tant pis, la sécurité avant tout. Nous prendrons une trace un peu plus bas. Celle ci nous mène sur une crête vertigineuse, jonchée d'énormes corniches. Ambiance. C'est beau, mais ça a l'air raide. Finalement non, ce n'est qu'une impression. Un premier couloir part sur la droite. Pas de trace et pas mal d'éperons rocheux. Nous ne savons pas trop où nous sommes, il ne s'agit pas de faire de mauvais choix, nous sommes en haute montagne. Prudents, nous choisissons le couloir de gauche, déjà tracé.



La pente avoisine les 40°, la neige est douce, mais la visibilité médiocre nous laisse sur la retenue. La pente s'ouvre très largement, nous pouvons accélérer un peu mais ce n'est pas trop ça. Sur la défensive dans ce jour blanc, nous arrivons à bout des Grandes Pentes, autre classique des Arcs. Eric aura le malheur de se prendre une dépression un peu vite, ce qui lui coûtera un morceau de dent et de langue, joliment ôtés par ses genoux. Une énorme ancienne coulée coupe notre chemin et nous fait skier dans des boules de glace. Méfiance. Sagement, nous regagnons la forêt de Villaroger pour clôturer une jolie rotation de 2000m de dénivelés tout de même. La faim commence à se faire sentir. Nous avalons quelques compotes dans la longue remontée vers Arcs 2000.



Initialement, nous avions projeté de rider les Arendelières. Un run qui part du sommet de l'aiguille Rouge et qui offre du grand ski parait il. Mais vu la météo, cela semble compromis. Nous partons donc en direction du télésiège du grand col pour atteindre le haut du hors piste des Lanches. Déjà fait l'an dernier, nous sommes certains d'y trouver de la bonne neige, sauf peut être sur le bas. Bizarrement, alors qu'il n'a pas neigé depuis presque une semaine, la trace n'est pas faite. C'est donc avec enthousiasme que pas à pas nous gagnons le départ du dernier run de la journée. Prudemment, nous dépassons l'aiguille Saint Esprit en traversant une pente bien chargée, qui va nous amener sur une large face, dominée par le face Nord de Bellecôte, et vierge de toute trace. Un léger rayon de soleil nous permettra de nous envoyer un peu plus que tout le long de la journée. Pauline trace, Eric la suit, et je les rejoint par une autre ligne. Il ne reste plus qu'à remonter sur la crête des Lanches, dernière difficulté de la journée. Et pas des moindres. La neige s'y est accumulée, les jambes sont fatiguées, aucune trace ne nous aide. Courageusement nous atteignons le sommet, pensant nous régaler sur l'autre versant. Malheureusement, c'est jour blanc complet, impossible de distinguer le relief. C'est donc à une allure de papy que nous descendons sagement jusqu'à la combe de l'étroit. Pas très enthousiaste quand à l'état de la neige, je propose que nous nous arrêtions à Peisey. Eric insiste pour terminer le run. Pas si mal finalement, la neige ne s'est pas trop transformée, moins que d'habitude disons, ce qui nous permet de s'enfiler un long passage technique, non en vitesse, mais sans trop de souffrances. Satisfaits aussi, d'avoir eu le plaisir d'ouvrir un tel itinéraire tout de même. 1600m sous notre départ, nous voilà au Pont Baudin, où nous avons la chance d'arriver en même temps que la navette. Malheureusement, celle-ci ne nous ramènera pas jusqu'à la voiture. Il faudra donc marcher de Peisey Vallandry à Arcs 1600. Une bonne heure de marche d'après les locaux. Fait chier !!! Judicieusement, Popo appelle Olivier qui bosse dans la station. Il se trouve qu'il est encore là, et que par l'intermédiaire d'un de ses potes nous allons pouvoir regagner la voiture sans marcher : merci Olivier ! 19 heures, nous arrivons enfin au chalet, éprouvés par cette journée commencée dix heures plus tôt, mais qui ne figurera pas dans le top ten de nos sorties, la météo y étant pour beaucoup. Cette nuit, la neige devrait tomber, nous verrons demain ce que ça donne. En attendant il est temps d'aller casser une croûte et de recharger les batteries. Demain, nous avons le rôle de sanglier à tenir dans la forêt de Sainte Foy.


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