lundi 8 mars 2010

Un trip sans péripétie n’existe pas, ou tout du moins, s’il en est, il marque moins les esprits. Du coup, afin d’être sûrs de garder un souvenir de notre deuxième trip freeride quelques soient les conditions rencontrées, nous voilà partis à Aluze, en Saône et Loire, pour récupérer notre moyen de locomotion pour ce séjour. Un camping car six place nous attend… à Saint Etienne ! Le propriétaire et moi étions persuadés de l‘endroit de rendez vous… mais non. Quatre heures de routes pour rien, des frais d’essence, de péage… Tout ceci commence fort !


Un plat de pâtes avalé, les provisions faites, nous prenons la route de la Haute Savoie vers 17 heures. Pauline nous y attend après sa longue, très longue semaine de travail. Son paquetage chargé, nous prenons tous les trois la route de la Suisse. La neige recouvre déjà la route et Hermann le douanier (c’est comme ça que nous appellerons ce cher moustachu), n’hésitera pas à nous contrôler à la frontière. En règles, malgré notre petite roumaine sans papiers, nous passons le Pas de Morgins et filons en direction de Zinal. Après avoir quitté l’autoroute, la route s’élève brutalement. Pauline et Eric se laissent bercer par les virages. Je prends mon mal en patience pour venir à bout de ce chemin qui me semble interminable. D’énormes masses de neige se sont accumulées les jours précédents. Le temps semble être figé ici. Les hameaux traversés sont d’une autre époque, deux biches traversent la route et me fixent longuement de leur regard lumineux. Bienvenus dans le Valais. Une heure du matin, nous voilà à Zinal, première étape de notre road trip. Une nuit courte et glaciale nous attend.


Le jour à peine levé, une horde de touristes interrompt notre sommeil. Pour eux, c’est l’heure de quitter la station, toujours des concurrents en moins dans les runs. 8 heures, le réveil sonne. Au pied du téléphérique, nous profitons d’un majestueux ciel bleu qui nous donne le sourire. Dominés par le Zinalrothorn (4421m) nous avalons rapidement un petit déjeuner. Manquant un peu de marque dans notre habitation de fortune, nous prenons du retard au démarrage. 10 heures, nous voilà enfin en haut de notre premier run. Un large face bien éclairée mais manquant un peu de longueur. Les sensations sont bonnes, même si la neige n’est pas la meilleure que l’on ai connue. Une heure et 3 rotations plus tard, voilà neuf signatures dans la face. Seules nos spatules l’ont parcourues ce matin. C’est aussi ça la Suisse, et c’est pour ça que nous sommes là aujourd’hui.







Après avoir pris soin de crayonner correctement l’autre versant de l’arrête de Sorrebois dans une neige bien meilleure, nous décidons d’aller inspecter du côté de la combe Durand. Skis sur le dos, nous entreprenons une marche devant nous mener sur une crête. Le run, visible depuis la station, semble long et d’une pente régulière. Bien éclairé malgré le voile nuageux qui s’installe, il devrait nous procurer nos premières grosses sensations.


Après quelques mètres de marche, nous nous retrouvons dans une véritable piscine à billes. Sous la première couche de neige, se cache une énorme épaisseur de gobelets, n’offrant aucune cohésion, dans lesquels on s’enfonce jusqu’aux c…uisses. Trop dangereux, c’est certain que ça nous file sur les pieds : demi tour. Un pisteur approuvera notre décision, il en est ainsi ici depuis le début de la saison. Nous clôturerons donc la journée par la descente sur le village de Mottec (merci le skiman pour l’itinéraire enfoiré… « on fait comment pour descendre à Mottec ? / Par la piste / Et les hors piste ? / Y’a pas de hors piste ! » Le roi des charlots ! ).











D’abord au milieu d’une large face surplombée par une corniche et longeant une piste, nous nous retrouvons rapidement au milieu d’un chaos rocheux. Des pillows énormes se dressent devant nous. Malheureusement, nous ne pourrons emprunter cette ligne, d’énormes trous la parsèment. Nous reprenons sagement la descente par un chemin forestier guettant la moindre ouverture pour couper à travers bois.


Ne connaissant pas l’endroit, nous hésitons, jusqu’à ce qu’Eric ait un coup de flair. Tu passes par là ? lance Popo. Sa phrase pas terminée, Eric découvre la ligne et hurle. C’est du tout bon. De la pente bien raide, des pillows joueurs, des biches qui nous guettent, de la grosse neige… Que demander de plus pour clôturer ce premier épisode.


Euphoriques, nous regagnons sagement le village de Mottec. Quelques skieurs nous accompagnent pour attendre la navette nous ramenant à Zinal. 16h 30, il est temps de casser une croûte avant de prendre la route pour notre seconde étape. Demain c’est neige, ce sera donc ski de forêt à Evolène, à moins qu’une éclaircie nous permette par exemple d’aller saluer le Pic d’Artsinol.

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